Tracy Chevalier, La jeune fille à la perle
Deuxième lecture
du défi Blog-o-Trésors 2009
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Un roman envoûtant sur la corruption de l'innocence, l'histoire d'un cœur simple sacrifié au bûcher du génie.
« Inventer » l’histoire d’un tableau… le pari était osé. Tracy Chevalier s’en sort avec brio.
Au fil des pages, elle nous fait déambuler dans les rues de Delft et nous fait découvrir la vie d’une famille bourgeoise au XVIIe siècle. Ici, le quotidien se mêle au monde de l’art. Au milieu des tâches ménagères, sous la poussière et dans l’intimité d’un atelier réservé au maître des lieux, une jeune fille va s’initier à la création et contribuer, plus ou moins volontairement, au succès des œuvres du célèbre peintre flamand, Johannes Vermeer.
Ce roman est une jolie balade artistique et historique qui a l’avantage de se lire très facilement, sans chercher l’érudition.
Un film adapté du roman est sorti il y a quelques années. J’ai été déçue de ne pas y voir figurer les premières pages du roman, lorsque le couple Vermeer rend visite à Griet afin de voir si elle correspondrait éventuellement à l’emploi de servante qu’il lui propose. Cependant, je trouve que le film reflète parfaitement l’ambiance et les couleurs du roman. Scarlett Johansson et Colin Firth sont parfaits.
L’œuvre en quelques mots…
« "Maintenant, regardez-moi."
Je tournai la tête et le regardai par-dessus mon épaule droite.
Ses yeux s'immobilisèrent dans les miens et tout ce qui me vint à l'esprit ce fut que leur gris me rappelait l'intérieur d'une coquille d'huître.
Il semblait attendre quelque chose. Mon visage commença à refléter ma crainte de ne pouvoir le satisfaire.
"Griet", reprit-il avec douceur. Il n'eut point besoin d'en dire davantage, mes yeux s'emplirent de larmes. Je les retins, je savais faire maintenant.
"Oui. Ne bougez pas."
Il allait peindre mon portrait. »