Yôko Ogawa, L'annulaire
Dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, M. Deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des « spécimens », tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d'insolites bribes de leur histoire : des ossements d'oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice...
Amputée d'une infime partie d'elle-même depuis un accident du travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.
J’ai découvert Yôko Ogawa avec Tristes revanches, un recueil de nouvelles que j’avais eu bien du mal à refermer… et que je vous conseille sans hésiter !
Mon avis sur L’annulaire est plutôt mitigé. J’ai bien aimé et en même temps je suis restée sur ma faim.
Les points positifs : des personnages énigmatiques et un huis-clos presque étouffant donnent au roman un côté énigmatique très plaisant. Le mystère règne. C’est une histoire originale. Le roman met au premier plan les objets, mais pas n’importe quels objets, ceux qui parlent, ont une histoire : il y a là quelque chose de très poétique.
Les points négatifs : la quatrième de couverture m’avait laissée imaginer une histoire un peu plus glauque… j’ai été un peu déçue de ce côté-là, je m’attendais à autre chose (à moins que…). Il n’y a pas vraiment d’aboutissement, et toutes les clés ne nous sont pas données. Cependant, c’est aussi un point positif puisque la fin ne vient pas freiner nos hypothèses et nous laisse envisager toutes sortes de choses…
Même si je regrette de ne pas avoir pu pousser la porte du laboratoire, je relirai Yôko Ogawa avec plaisir.
L’œuvre en quelques mots…
« Cela fera bientôt un an que je travaille dans ce laboratoire de spécimens. Comme ce n'est pas du tout le même genre de travail que celui que je faisais avant, au début j'étais désorientée, mais, maintenant j'y suis complètement habituée. Je maîtrise parfaitement l'endroit où sont rangés les papiers importants, je sais taper à la machine, et, en ce qui concerne les demandes de renseignements par téléphone je suis capable d'expliquer poliment et avec gentillesse le rôle du laboratoire. De fait, la plupart des gens qui téléphonent sont satisfaits de mes explications, et sans doute aussi rassurés, puisque le lendemain ils viennent frapper à la porte du laboratoire, leur précieuse marchandise serrée sur le cœur. »