Elisabeth Ebory, A l'orée sombre
Écoutez : le chant des passeurs s'élève dans les nuits de neige.
Observez : une silhouette d'or s'échappe sur les grands boulevards.
Traversez les miroirs brisés ; bravez l'obscurité. Dans le crépuscule des villes amères, la brûlure de la colère est un sortilège de plus ; la magie de la nuit elle-même caresse l'âme des sorcières.
Saisissez les rubans noirs : l'encre trace le chemin à suivre. Sur le pas des enfers, à la lisière des grandes forêts de ténèbres, dans la cité de Féerie… quelqu’un attend. Et vous tend la main.
C'est une invitation qui ne promet rien qu'un voyage. Il commence à l'orée sombre d'un monde étrange. L'univers farouche des fées d'encre.
C’est l’histoire d’une mauvaise rencontre…
Tout était bien parti pour que ce recueil de nouvelles me plaise : j’ai tout de suite eu un coup de cœur pour la couverture, il faut dire que j’adore les images de fées, d’elfes, toutes les illustrations ayant un rapport avec l’imaginaire. La quatrième de couverture a su elle aussi m’envoûter, je l’ai trouvée très poétique et mystérieuse à souhait. Mais voilà, une fois les premières pages passées, j’ai compris que ce recueil d’Elizabeth Ebory n’était pas pour moi.
Le recueil est composé de 13 nouvelles dans lesquelles se côtoient enfants, adolescents, hommes, femmes mais aussi elfes, vampires, monstres et diablotins, dans un monde qui est bien le nôtre mais dont les codes sont momentanément bouleversés. Ces histoires appartenant au genre de la fantasy urbaine m’ont laissée sur la touche et terminer ce recueil a été vraiment très difficile. Je ne peux pas dire que j’ai détesté ce que j’ai lu, je n’ai tout simplement pas compris… je crois que c’est la première fois que cela m’arrive ! Je ne sais pas où l’auteure a voulu emmener ses lecteurs, mais il est clair que je n’ai pas trouvé le chemin menant jusqu’à son univers et ce n’est pas faute d’avoir essayé, jusqu’à la dernière nouvelle. Alors, pas faite pour la fantasy ? Je me le demande… Je me demande aussi s’il ne faut pas être « initié » pour entrer facilement dans ce genre de texte, être habitué à lire de la fantasy. Commencer par ce recueil n’était peut-être pas une bonne idée, j’espère en tout cas que les autres œuvres du même genre sont moins hermétiques…
Je ne tire bien évidemment pas un trait sur les éditions Griffe d’encre. Rappelez-vous, il y a quelques semaines je vous parlais de Présumé coupable, un roman fort et marquant. Griffe d’encre est une maison d’édition pour le moins surprenante et qui apporte un grand soin à la présentation de ses publications (superbe marque-page encore une fois).
L’œuvre en quelques mots…
« Depuis, je cours au cœur de la grande ville.
J’ai un tout nouveau problème. Un foutu problème. Lequel ? Eh bien, c’est que… je suis l’eau qui stagne, le suis l’alligator qui bave du sang, je suis le pendu aux mains coupées, je suis une invasion de corbeaux, je suis une lame qui coupe, je suis un cri, je suis la mort… Je suis un cauchemar.
Je cours pour échapper à ça.
Cours. » (p.42)