Maud Tabachnik, L'empreinte du nain
Que se passe-t-il au Nouveau-Mexique et à Vladimir, troisième zone de Russie ? Pourquoi les populations de ces régions tombent-elles soudain dans la violence ? Bo Smithsonian, agent du FBI, rendant visite à d'anciens amis du service, ne reconnaît pas dans ces fanatiques religieux, racistes et homophobes ceux qu'il a connus et appréciés.
Inquiet, il appelle son équipe à la rescousse. Pavel Sergueï-Ourtz, commissaire de police à Vladimir, est confronté à un phénomène brutal qui lui échappe. Et si le monde se trouvait à la veille d'une effrayante machination ?
Tout d’abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Flammarion car c’est grâce à un concours que L’empreinte du nain est arrivé au sein de ma PAL.
Pimprenelle ayant décidé de mettre à l’honneur Maud Tabachnik en novembre (quelle bonne idée !), j’ai trouvé là l’occasion de lire ce roman qui m’a été gentiment offert et de découvrir en même temps un nouvel auteur.
Il est certain que j’ai mis du temps à entrer dans l’œuvre. La mention « thriller » sur la 1ère de couverture avait tout pour m’attirer, mais dès les premières pages j’ai compris que L’empreinte du nain ne ressemblait pas aux thrillers que j’affectionne : ceux qui sont très noirs, très sanglants, où machiavélisme et horreur se côtoient et dans lesquels le lecteur est perdu, s’interroge, tente de démêler les fils d’une intrigue dont il ne maitrise pas tous les éléments, dirigé d’une main de maître par l’écrivain. Le machiavélisme n’est toutefois pas absent du roman de Maud Tabachnik, au contraire. Mais c’est davantage un thriller politique, sur fond de complot international, sujet de romans auquel, je dois bien le reconnaître, j’ai un peu de mal à adhérer. Question de goût, tout simplement. Je n’ai pas vraiment regardé les pages, mais je dirai que la première moitié du roman m’a moyennement emballée alors même que j’ai été fortement intriguée par l’histoire. Contradictoire, n’est-ce pas ?
Il a fallu en effet un peu de temps avant que tout se mette en place : l’histoire se déroule à plusieurs endroits du monde et l’auteure balade ses lecteurs d’un point à l’autre de la planète. Au Nouveau-Mexique, nous rencontrons Bo Smithsonian, un agent du FBI qui rend visite à un couple d’amis méconnaissables. En Russie, c’est un commissaire de police, Pavel Sergueï-Ourtz, que nous suivons pas à pas. Nous rencontrons également des hommes de pouvoir, russes et américains, ce sont incontestablement les passages qui m’ont le moins plu, je pense m’être un peu perdue au milieu de tous ces personnages. Et puis, il y a cette histoire étrange dont le lecteur perçoit très vite l’enjeu : des hommes et des femmes assistent à des concerts de rock et boivent une étrange boisson… tandis que d’autres se font agresser ou tuer. L’équipe de John Do, à laquelle appartient Bo, enquête sur des affaires qui n’ont, semble-t-il, pas de lien : tout le monde est bien loin de soupçonner ce qui se trame. Mais pas le lecteur, hélas ! Finalement, c’est un roman qui manque un peu de suspense mais qui n’est pas trop désagréable à lire. Même si l’histoire ne m’a pas captivée comme je l’attendais, même si je n’ai sympathisé avec aucun personnage, il faut reconnaître que les pages se tournent facilement. Comme dans n’importe quel thriller, on a envie de connaître la fin, c’est donc que l’intrigue fonctionne. Mais j’ai justement un avis partagé sur cette fin. J’ai apprécié : le piège qui se referme, l’image finale de l’homme désabusé. Je n’ai pas du tout aimé : le rapprochement improbable entre deux personnages, l’histoire de télépathie.
Malgré cet avis en demi-teinte, j’espère que ma route croisera de nouveau celle de Maud Tabachnik car je suis certaine que d’autres de ses romans seraient davantage susceptibles de m’intéresser. D’ailleurs, je file lire tous vos avis !
L’œuvre en quelques mots…
« Allongé dans sa piscine aux eaux bouillonnantes qui était un des remèdes aux douleurs constantes de ses articulations et de ses muscles atrophiés, Ross eut un silencieux rire de triomphe devant la parfaite réussite de ses projets.
Il n’était pas saint, mais il avait la vision unitive. Il se moquait du passé et méprisait l’avenir puisque aussi bien tout est un.
L’homme était identique à lui-même, qu’il chasse l’aurochs ou qu’il coure les étoiles. » (p.204)