Nicolas Druart, L'Instinct

Publié le par calypso

 

Un zoo niché dans une vallée des Pyrénées et, au sommet d’un plateau brumeux, quatre chalets prisés par les touristes en quête de nature. On s’isole ici pour souffler, se retrouver, profiter d’un cadre grandiose. En ce week-end de Toussaint, il y a des femmes, des hommes, un bébé. Il y a même un écrivain. Sept âmes perchées dans les nuages.

Mais quelque chose dissone dans ce décor sans faute. Est-ce le cri lancinant des oiseaux ? L’orage qui vient ? Cet arbre coupé en travers du seul accès menant au village ? L’imagination qui s’emballe ? Car nul n’est censé l’ignorer, un homme s’est suicidé en se jetant dans la fosse aux ours deux ans plus tôt. Et cet acte d’une violence inouïe s’est soldé par la mise à mort de l’animal et la fermeture administrative du parc, rouvert depuis peu.

D’ici quelques heures, des sept, il n’en restera que six, et l’on apprendra la fuite d’un individu dangereux. D’ici la fin de ce qui devait être une parenthèse hors du temps, le paysage idyllique ne sera que le théâtre d’un compte à rebours macabre.

 

Un roman surprenant qui m’a laissée dubitative quasiment tout au long de ma lecture. Je l’ai trouvé tour à tour extrêmement prenant et presque mauvais, ce qui, il faut l’admettre, est assez contradictoire. Je m’explique : j’ai adoré l’idée du huis-clos et la découverte du petit groupe de personnages a priori très différents les uns des autres, j’ai aimé la superposition des deux chronologies, ainsi que l’ambiance qui s’installe peu à peu et le suspense qui va crescendo. En parallèle, je n’arrivais pas à trouver les dialogues naturels, et surtout, les réactions et actions des personnages me donnaient l’impression d’être dans un très mauvais film d’horreur, chaque décision me semblant improbable, voire grotesque. Et pourtant, impossible de le lâcher, jusqu’à la double révélation finale qui propose une nouvelle lecture de l’histoire et explique en grande partie mes réticences : il me manquait une clé essentielle pour comprendre le déroulé des événements. Alors, certes, la fin semble assez tirée par les cheveux mais l’ensemble fonctionne et mon avis sur ce roman est finalement positif ! J’ai hâte de découvrir d’autres romans de Nicolas Druart.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

 « Les êtres humains révélaient leur vraie nature lorsque leur quotidien s'effritait. Les situations critiques réveillaient leur part animale. »

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