Jean-Christophe Tixier, La Traversée

Publié le par calypso

 

Jeune Africain, Sam voyage à bord d'un bateau de migrants : destination l'Europe. Pour tout bagage, lui et ses compagnons emportent le souvenir des visages de leurs proches, une médaille offerte par une petite sœur ou un gri-gri.

Partir.

Construire un ailleurs. Tous en ont rêvé. Ils tentent d'y croire encore, tandis que la mer grossit.

Soudain, la tempête éclate…

 

Sujet intéressant et très actuel pour ce roman de Jean-Christophe Tixier, paru en 2015. Construit sur une alternance de chapitres focalisés sur le passé et le présent, le récit nous dévoile les circonstances qui ont conduit Sam, le personnage principal, à se retrouver sur une embarcation traversant la Méditerranée. De l’Afrique à l’Italie, le parcours de Sam, dont le véritable prénom est Seyba, débute dans un petit village où il vit auprès de sa mère et de sa sœur Meïssa. Alors que son frère a privilégié l’argent facile à sa propre famille, Sam, lui, ambitionne de quitter son pays pour chercher un destin meilleur en Europe. Sur le chemin qui le conduit vers la liberté espérée, les difficultés sont nombreuses, de même que les souvenirs qui sont égrainés au fur et à mesure du roman. Ainsi, un chapitre sur deux environ s’achève sur une remémoration de Sam et le suivant présente un personnage qu’il a côtoyé et qui a bien souvent joué un rôle sur le chemin le conduisant vers son avenir. La Traversée est un bon point de départ pour aborder le sujet des migrations et le fait d’avoir confié la narration au personnage principal lui-même permet d’explorer de manière claire et convaincante ses doutes et ses espoirs. En tant qu’adulte, j’aurais apprécié un développement plus poussé, mais on pourra facilement compléter avec d’autres romans traitant du même sujet. En me plaçant du point de vue d’un adolescent, je me demande si les analepses régulières seront appréciées ou si elles constitueront un frein à la lecture et si la fin, ouverte, saura séduire…

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Quand l’embarcation se cabra sur la vague, la coque émit un craquement sinistre. Dans l’instant, les mugissements du vent dispersèrent au loin les cris de terreur. La femme à côté de Sam s’agrippa à sa cuisse, planta ses ongles dans sa chair. Malgré la douleur, il ne bougea pas, serra plus fort encore ses mains sur le gouvernail.

Depuis plusieurs heures déjà, Sam ne se battait plus pour suivre un cap, mais seulement pour maintenir le bateau à flot. » (p.9)

 

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S
Je note la référence, merci !
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