Donna Tartt, Le maître des illusions
Introduit dans le cercle privilégié d’une université du Vermont, un jeune boursier californien s’intègre peu à peu à un petit groupe d’étudiants de la grande bourgeoisie. Il découvre un monde insoupçonné de luxe, d’arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l’alcool, la drogue et d’étranges pratiques sataniques. Très vite, il pressent qu'on lui cache quelque chose de terrible et d'inavouable, un meurtre sauvage et gratuit qui l'entraîne, lui et ses camarades, dans un abîme de chantage, de trahison et de cruauté.
Ça y est, j'ai fait un heureux ! Ce roman qui trainait dans ma PAL depuis un paquet de temps a enfin eu la chance de passer entre mes mains et, tenez-vous bien, il a même pu voir du pays puisqu'il a été mon compagnon en Turquie. J'en ai lu environ la moitié là-bas et j'ai achevé ma lecture une fois rentrée en France.
Que ceux qui n'ont pas lu Le maître des illusions ne lisent pas cet article car je veux en parler ouvertement avec mes camarades de lecture qui publieront leur propre billet aujourd'hui-même.
Que dire ? Tout d'abord, c'est le premier roman de Donna Tartt que je lis et j'ai bien envie de découvrir d'autres de ces oeuvres, j'ai notamment entendu parler de son roman Le Petit copain. Mais ce sera pour plus tard. Ensuite, je voudrais saluer la performance de l'auteure qui a écrit pas moins de 700 pages et il y a quand même deux choses qu'il faut reconnaître : Donna Tartt écrit très bien et à ce don pour l'écriture, s'ajoute une capacité assez incroyable à embarquer le lecteur dans son histoire. Car oui, j'ai bel et bien été embarquée dans la vie de ces jeunes étudiants en lettres classiques et je voyais leur histoire se dérouler sous mes yeux. A ce propos, y a-t-il eu une adaptation cinématographique de ce roman ? Je n'en ai pas entendu parler et je n'ai pas fait non plus de recherches sur le sujet...
Pour faire simple : j'ai beaucoup aimé ce roman. Je savais d'avance qu'il allait me plaire et je vous explique pourquoi : la quatrième de couverture est très alléchante et nous annonce des événements se déroulant au sein d'une université (j'aime cet univers) et évoque notamment un meurtre lié à des pratiques sataniques (là encore, j'aime ce genre de choses). Donna Tartt a fait un gros travail pour caractériser ses personnages qui ont chacun une existence propre et une psychologie parfaitement fouillée si bien que chacun d'entre eux est intéressant. Par ailleurs, je n'avais jamais lu un roman qui traite si bien du thème du remords et de la culpabilité et c'est bien ce que j'ai préféré dans l'oeuvre.
Pour autant, j'ai été très surprise qu'il n'y ait qu'un meurtre : je ne m'attendais pas tout à fait à cela en lisant la quatrième de couverture qui, je trouve, nous égare un peu. En effet, il ne s'agit pas vraiment de pratiques sataniques, du moins pas telles que je les avais imaginées. Enfin, juste un petit bémol : même si j'ai été complètement embarquée par l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de ressentir quelques longueurs. Le passage où Henry, Richard, Francis, Charles et Camilla se rendent chez la famille Corcoran pour assister aux funérailles de Bunny m'a semblé très très long, j'aurais souhaité qu'il soit un peu plus court (j'ai senti alors que l'histoire s'essoufflait).
Il me tarde de pouvoir lire les avis de tous ceux et celles qui ont participé à cette lecture commune !
L'oeuvre en quelques mots...
« Bien que je me souvienne de notre retour et des premiers flocons de neige isolés qui flottaient en bas des pins, de mettre enfourné avec soulagement dans la voiture et d'avoir pris la route comme une famille en vacances, avec Henry qui conduisait mâchoires serrées dans les nids-de-poule et nous autres penchés sur les sièges en train de parler comme des enfants, bien que je ne me souvienne que trop bien de la longue et terrible nuit qui nous attendait et des nuits et des jours longs et terribles qui ont suivi, je n'ai qu'à regarder en arrière pour que toutes ces années s'effacent et que je le revoie derrière moi, ce ravin, vert et noir à travers les branches, une image qui ne me quittera jamais. Je suppose qu'à un moment de ma vie j'aurais pu avoir bien d'autres histoires en réserve, mais maintenant il n'y en a plus qu'une. C'est la seule histoire que je serais jamais capable de raconter. »