Hervé Bellec, Chez Scarlette

Publié le par calypso

 

Novembre, le mois noir, sur une île bretonne loin du continent. La tempête gronde, les falaises s’effondrent, les digues cèdent, les arbres se couchent et les grandes marées menacent de submerger ce petit bout de terre totalement isolé. Les hommes sont partis à la pêche ou ont été enrôlés dans la marine, alors, entre femmes, on s’entraide. Qu’elles soient nées là, qu’elles soient de passage ou qu’elles fuient leur passé, elles n’ont parfois rien en commun mais se soutiennent. À l’unique bistrot de la Falaise, on chante et on danse autour de l’antique juke-box en buvant du champagne comme pour narguer le mauvais sort…

 

Lecture n°8 dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket – Sélection Littérature française.

 

Chez Scarlette est un roman qui fait la part belle aux personnages féminins. Il y a tout d’abord Scarlette, le personnage éponyme, qui se démène quotidiennement au bar-tabac La Falaise dont elle est propriétaire. Il y a ensuite Solange avec qui elle s’est liée d’amitié, une parisienne érudite, ancienne professeure à la Sorbonne. Il y a également Phanie, une policière en plein doute sur les plans professionnel et personnel. Il y a aussi Morgane, la fille de Scarlette, ou Marina, la doctoresse… Ce qui les rapproche, c’est l’île des Maures, ce petit bout de terre au large de la Bretagne où elles sont de passage, se sont installées ou sont nées. Quant aux hommes, ils sont minoritaires, mais quelques-uns sont toutefois présents ; les autres sont partis, définitivement, ou sont en mer. Cette galerie de personnages est au cœur du roman et en constitue le sujet principal. Et c’est là que se trouve le problème : il n’y a pas d’action. Le roman a beau se lire facilement, on s’ennuie. Mais vraiment. On est comme sur un banc, à regarder les gens passer et à s’imaginer leur vie. C’est un parti pris, bien sûr, mais auquel je n’ai pas adhéré. Il y a un style indéniable, parfois tendre, parfois caustique, mais l’ensemble est trop « terroir », trop populaire, je ne me suis pas évadée, j’ai parcouru les 400 pages sans plaisir.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« On a ri de concert, un peu comme des sales gamines répétant des gros mots. Je ne sais pas si c’est à ce moment-là qu’on est devenues copines, toutes les deux, ou peut-être un peu plus tard, quand on a parlé de choses plus sérieuses, plus confidentielles, voyez-vous, nos histoires de bonnes femmes, mes bouffées de chaleur, ses insomnies, ma ménopause, sa tumeur. » (p.53)

 

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