Louis-Philippe Dalembert, Milwaukee blues
Depuis qu’il a composé le nine one one, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, ne dort plus : ses cauchemars sont habités de visages noirs hurlant « Je ne peux plus respirer ». Jamais il n’aurait dû appeler le numéro d’urgence pour un billet de banque suspect. Mais il est trop tard, et les médias du monde entier ne cessent de lui rappeler la mort effroyable de son client de passage, étouffé par le genou d’un policier.
J’aimerais pouvoir dire que j’ai aimé cette lecture, que j’ai apprécié cette mise en fiction d’un événement tristement célèbre, que j’ai adhéré à cette narration composée d’une série de témoignages permettant de dire qui était Emmett, le personnage principal, de célébrer sa vie par-delà la mort. J’aimerais pouvoir dire que je me suis attachée aux personnages, que j’ai été émue par cette peinture sans concession de l’Amérique contemporaine et révoltée qu’on en soit encore là en 2021. Mais, en réalité, je n’ai réussi à aucun moment à entrer dans cette histoire. J’ai persévéré, j’ai même repris certains chapitres, rien à faire… Ce n’est absolument pas dû au sujet qui avait, sur le papier, tout pour m’intéresser mais au style et aux choix narratifs. Ce roman, qui pourtant présente une tragédie, manque de rythme et de souffle. Tout m’a semblé linéaire et distancié. Dommage pour moi ! Milwaukee Blues trouvera, j’en suis absolument certaine, ses lecteurs.
L’œuvre en quelques mots…
« Mais vous avez compris, mieux, vous avez senti du plus profond de vous-mêmes que nous avons besoin de solidarité pour que ça cesse, et vous nous avez tendu la main. Vous avez senti que vous ne serez pas bien si vos voisins ne le sont pas. Que vous ne serez pas en sécurité si vos frères et vos sœurs ne le sont pas. S'ils sont traqués jour et nuit, humiliés, matraqués, exécutés, comme des bêtes sauvages au tournant de la rue. Ce faisant, vous admettez qu'il n'y a qu'une seule et unique communauté. Elle est humaine. »