Camilla et Viveca Sten, L’Ile des disparus, tome 1 : La Fille de l'eau

Publié le par calypso

 

 

La timide Tuva n'a pas grand-chose en commun avec ses camarades de classe. Elle ne se sent bien que sur l'île où elle habite, dans l'archipel de Stockholm dont elle connaît chaque recoin. Mais, alors que l'automne arrive, le changement se profile dans ce havre si tranquille. Des gens disparaissent en mer, des ombres se cachent sous les vagues et d'étranges lueurs éclairent la forêt. Lors d'une sortie, l'un des élèves s'évapore à son tour. La jeune fille se retrouve embarquée dans une terrible aventure, là où les vieilles superstitions des marins rencontrent la mythologie nordique...

 

Je n’ai jamais lu aucun de ses romans mais je savais, avant de démarrer ma lecture, qui était Viveca Sten. L’auteure suédoise a délaissé pour un temps ses polars pour se lancer dans l’écriture d’une trilogie fantastique destinée aux adolescents avec sa fille. Si on laisse de côté quelques clichés assez répandus dans la littérature adolescente, le pari est plutôt réussi et je ne doute pas que La Fille de l’eau, le premier tome de la saga, saura trouver son lectorat.

L’héroïne, Tuva, a douze ans. Honnêtement, j’ai manqué cette information et j’ai lu une grosse partie du roman en pensant qu’elle était légèrement plus âgée… J’aurais dit 14 ans, peut-être en raison de sa maturité… Quoi qu’il en soit, la jeune fille est plutôt solitaire, rejetée par des camarades déjà peu nombreux : 40 élèves dans l’école, du CP à la 3ème. Tuva s’y rend chaque jour dans une petite embarcation à moteur, conduite par Östermann, qui passe d’île en île pour récupérer les élèves. Un jour, lors d’une course d’orientation en forêt organisée par son professeur d’EPS, un de ses camarades, Axel, disparaît mystérieusement… Cette disparition a-t-elle un lien avec les cauchemars qui viennent troubler ses nuits depuis plusieurs semaines ? Et que dire de ce qu’elle a ressenti et vu dans la forêt au moment où la disparition a eu lieu ? Poussée par les enquêteurs à avouer tout ce qu’elle sait, Tuva trouvera un allié en la personne de Rasmus, un de ses camarades, arrivé depuis quelques mois seulement dans sa classe.

Notre connaissance et notre compréhension des événements progressent en même temps que celles de Tuva puisqu’elle est l’unique narratrice du roman. On est en plein dans le topos de l’adolescente pas forcément bien dans sa peau et surtout isolée, en cela le roman manque un peu d’originalité. Cela dit, cela permet de brosser le portrait d’une adolescente proche de la nature et sensibilisée aux superstitions locales, contrairement à ses camarades qui ont des préoccupations d’adolescents. Mais le roman est original en raison du lieu où les événements se déroulent (l'archipel de Stockholm), un lieu propice au mystère et parfois angoissant, et surtout un lieu baigné de mythologie où les farfadets et autres esprits malicieux ont toute leur place. Ce n’est donc pas juste une histoire de disparition mais un hymne à la mythologique nordique à travers les croyances ancestrales révélées au fur et à mesure du roman. C’est plutôt bien ficelé. Les auteures ont également pris soin de glisser dans leur roman quelques allusions à un sujet qui leur tient visiblement à cœur : l’écologie. Les « quelques faits sur la mer Baltique » livrés à la fin du roman font froid dans le dos. On attend bien évidemment du tome 2 qu’il nous livre des compléments d’information sur les révélations faites.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Lorsque nous accostons, la coque heurte le ponton et de l'eau jaillit par-dessus bord et arrose mon jean. Ce choc froid réveille mes cauchemars.

Un bain gris et gelé. Une fumée brûlante qui m'emplit la gorge, comme du feu embrasant mes poumons. Et la surface tout en haut, si loin.

Depuis des semaines, je rêve chaque nuit que je me noie. » (p.16-17)

 

 

 

Publié dans Littérature suédoise

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