Maxime Chattam, Que ta volonté soit faite

Publié le par calypso

 

 

Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S'il n'y avait Jon Petersen. Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là... sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous.

 

Le Mal tient en deux mots. Jon Petersen. Un prénom, un nom. Au départ, ceux d’un enfant élevé par un grand-père autoritaire autour duquel évoluent deux figures féminines, deux tantes prénommées Rackel et Hannah. Un enfant qui grandit dans une bourgade où tout le monde connait tout le monde, partagée entre deux communautés religieuses et bordée de champs de coquelicots. Jon Petersen. Le Mal donc. Un enfant à l’écart, qui n’a pas d’amis et qui se distrait en détruisant des fourmilières. Peu à peu, l’innocence se transforme en violence et la prise de conscience de cette violence et du pouvoir de destruction qui lui est lié conduit un jour à l’irréparable. Les années passent. Jon Petersen devient un homme. Cet homme devient père. Et ce père, la violence ne l’a jamais quitté.

Que ta volonté soit faite est une nouvelle pierre à l’édifice littéraire de Maxime Chattam, un univers que je suis loin de connaître dans sa globalité, mais je peux affirmer en tout cas que ce roman est très différent des deux derniers. C’est un roman d’ambiance - l’impression d’être à Carson Mills est très forte - mettant en scène une histoire absolument captivante. C’est également un roman où le suspense est maintenu jusqu’au bout, jusqu’aux toutes dernières lignes. Un vrai roman coup de poing, sublimé par une écriture extrêmement bien travaillée.

 

 

L'oeuvre en quelques mots...

 

« [...] si John n’éprouvait pas une once de culpabilité pour tout le mal qu’il avait fait aux autres dans son existence, il comprenait néanmoins qu’il n’était pas un homme foncièrement bon. Pire, il savait qu’il portait une forme de noirceur en lui, et qu’à chaque fois qu’il se déchargeait de la pression, il en rependait un peu dans son sillage, il propageait les ténèbres. Il était ainsi fait, c’était sa nature d’homme. Certains naissent foncièrement bons, la plupart ne sont que des funambules dansant au-dessus du vide entre bonté et méchanceté, mais une poignée, comme lui, venaient au monde souillés par déjà une bonne quantité de limon autour de leurs fondations, trop en tout cas pour que les grandes eaux moralisatrices de la civilisation puissent tout laver. Il est des individus que même l’éducation ne peut nettoyer. Et malgré le peu de culture et d’intelligence dont Jon était doté, ça au moins il l’avait compris depuis son plus jeune âge. »

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É
Voici une éternité que j'ai n'ai pas lu Chattam, je vais peut être tenter avec celui-ci.
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S
Votre blog est une source d'inspitation ! merci pour vos articles.<br /> Patrick.
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D
Merci pour cet article .
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A
Jusqu'au trois dernières lignes ? L'auteur fait fort.
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N
Je l'ai lu également et l'ai chroniqué il y a peu.<br /> Je te suis complètement dans l'idée que cette oeuvre est différente des autres de Chattam. Il a voulu réinventer son style, montrer une autre facette de ses qualités d'écrivain et pour cela je dis chapeau parce que c'est une mise en danger.<br /> Pour autant je n'ai pas adhéré à ce roman ci. Je lui trouve des qualités, comme son côté "roman noir" dont tu parles et qui est à mon sens tout à fait réussi, mais certains partis pris m'ont fait hérisser les poils et m'ont plus qu'agacée.
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