Mes lectures d'octobre 2008 (1)
Qu'il nous conte la vie des paysans de sa Normandie natale ou qu'il décrive avec une précision lucide la montée de l'angoisse, Maupassant est un maître dans l'art du récit. Il est blond, calme, doux. C'est Jean. Un solide gaillard de vingt-cinq ans, rayonnant, responsable, généreux. Pierre, son frère aîné, est tout le contraire. Noir, emporté, rancunier, fragile, instable. Au Havre, les deux frères se retrouvent chez leurs parents, le temps des vacances. Leurs journées s'écoulent paisiblement au rythme des parties de pêche en mer, les vieilles rivalités d'enfants s'apaisent... Mais, brusquement, l'horizon s'obscurcit. L'orage éclate. C'est un notaire qui frappe à la porte. Affaire d'héritage. Avant de mourir, un lointain ami de la famille a légué sa fortune à Jean. A Jean ? Pourquoi à Jean ? Et pourquoi ce frère est-il si différent de lui ? Pierre en perd le sommeil et la raison. Ces questions le hantent jour et nuit. Il fouille le passé de sa mère. Cherche le secret enfoui. Au risque de sacrifier pour toujours son bonheur.
La grâce... Sans elle, nulle harmonie ne jaillit des doigts du pianiste. Nulle émotion des mots jetés par le poète sur une feuille volante. Un jour, pourtant, l'artiste la rencontre. Et se met à voler de ses propres ailes... Cette grâce pour laquelle, ailleurs, on donnerait sa vie... Comme cette femme frappée par une balle perdue, dans une ville détruite, alors qu'elle se rendait à un rendez-vous d'amour... Ou comme cette grand-mère qui ne peut se résoudre à quitter sa maison. Tant de cris et de rires y résonnent encore. Enfants déracinés, vieux fous inspirés, voyageurs en quête d'un horizon : voici dix personnages frappés par la grâce. Dix nouvelles pour la saisir au vif au milieu des bonheurs et des drames de la vie.
Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
— Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc.
Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.
— Non, j' vous en prie, supplia-t-il. Oh, j' vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait.
Elle se débattait vigoureusement sous ses mains...
— Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m' laissera pas soigner les lapins.