Arthur Ténor, Il s'appelait... le soldat inconnu
Quand il était petit, François rêvait d'être soldat. Puis la guerre de 1914 a éclaté et il est parti se battre, fier de défendre son pays. Mais il a rapidement découvert la dure réalité des champs de bataille, l'horreur des tranchées, la sauvagerie des hommes. Il a surtout connu une fin tragique, comme de nombreux soldats, et son nom s'est perdu dans la boue de Verdun. C'est ainsi qu'il est devenu... le Soldat inconnu.
Il s’appelait… le soldat inconnu est un roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. L’histoire débute à la naissance de François, le personnage principal, et s’achève lorsqu’il devient le Soldat inconnu, quelques années après avoir donné sa vie pour la France. C’est un roman qui traite de la Première Guerre Mondiale, mais Arthur Ténor a fait le choix de présenter avant tout la vie d’un homme et non uniquement d’un soldat. En suivant le parcours de François depuis sa naissance, en observant ses jeux d’enfant, ses premiers émois amoureux, ses rêves et ses désillusions, le lecteur se sent proche de cet homme ordinaire et prend conscience de la violence et de la dureté de la Grande Guerre qui a pris tant d’hommes innocents. Ce roman est une vraie réussite, on se laisse porter avec une grande facilité et avec beaucoup de plaisir par l’écriture d’Arthur Ténor qui possède incontestablement un vrai talent de conteur.
L’œuvre en quelques mots…
« Gustave le bouscule du coude.
- Eh, François, t’as vu la fille du nouveau maître ? demande-t-il en désignant une gamine de leur âge.
Elle se tient sur l’une des marches du perron de l’école. Timide, s’efforçant de sourire, quelques taches de rousseur sur le nez, deux couettes châtain clair rigolotes et de grands yeux noisette…
François tombe amoureux sur-le-champ. » (p.15)
« Il lui écrit tous les deux jours, un tout petit mot, mais un mot d’amour, du genre : « Ma Lucie chérie, je me suis réveillé ce matin avec le sourire. Je venais de passer la nuit avec toi. C’était la première fois. C’était pour toujours. Je t’aime d’amour fou. » Il écrit généralement sur des cartes postales fantaisie. Ses compagnons de chambrée, des « bleus de la classe 15 », sont aussi fiers que lui d’être soldats, aussi impatients de monter au front, aussi joyeux, insouciants, blagueurs… Qui croirait que plus de trois cent mille Français ont déjà perdu la vie au champ d’honneur ? » (p.65)