José-Luis Munuera, Un chant de Noël : Une histoire de fantômes

Publié le par calypso

 

Londres, 1843.

Tous les habitants, les mieux lotis comme les plus démunis, s'apprêtent à fêter Noël.

Tous, à l'exception de Scrooge. Aux yeux de cette riche commerçante, insensible au malheur des autres comme à l'atmosphère de liesse qui baigne la cité, seuls le travail et l'argent ont de l'importance.

On la dit radine, égoïste et mesquine. Elle préfère considérer qu'elle a l'esprit pratique. Et tandis que les festivités illuminent la ville et le cœur de ses habitants, Scrooge rumine sa misanthropie...

Une nuit, des esprits viennent lui rendre visite. Ils l'emmènent avec eux, à la rencontre de la jeune fille qu'elle était, quelques années plus tôt, lorsque la cupidité n'avait pas encore rongé son cœur. Mais aussi à la découverte de celle qu'elle aurait pu devenir si elle avait choisi la voie de la bonté...

 

Une très jolie bande dessinée pour ouvrir le bal des lectures de 2023. Un chant de Noël : Une histoire de fantômes est une adaptation libre du conte de Charles Dickens paru en 1843. Je connaissais le conte, même si je suis incapable de dire dans quelles circonstances je l’ai découvert. Dans mes souvenirs, Ebenezer  Scrooge, le personnage principal, est un homme avare et détestable, qui maltraite son employé et rejette son neveu, et qui déteste Noël. Il va recevoir successivement la visite de trois esprits : l’esprit des Noël passés, l’esprit du Noël présent et l’esprit des Noëls à venir. Chaque esprit œuvre pour lui faire prendre conscience de son comportement. Voilà à peu près tout ce qu’il me reste du conte et, de fait, j’ai trouvé l’adaptation de José-Luis Munuera plutôt fidèle, à ceci près, évidemment, que le dessinateur espagnol a fait le choix d’un personnage féminin : Elizabeth Scrooge. Ce choix ne m’a absolument pas perturbée, bien au contraire ! Elizabeth est insensible et cynique, le regard qu’elle porte sur les pauvres est d’une dureté incroyable, mais on comprend petit à petit qu’elle a dû lutter, en tant que femme, pour se faire une place dans une société qui a tendance à catégoriser la gente féminine : il y a les saintes et il y a les sorcières. Devait-elle, elle aussi, devenir une sainte en étant une épouse et une mère ? Elle a fait un choix différent et s’est endurcie. C’est un personnage fort qui m’a beaucoup plu. Le déroulé de l’histoire est le même que dans le conte original (visite des trois esprits), mais je ne saurais dire si les autres personnages sont identiques (une nièce vient en tout cas remplacer le neveu) et si la fin propose la même ouverture. En ce qui concerne le graphisme, je peux dire qu’il n’y a aucune fausse note, j’ai adoré les illustrations qui sont magnifiques, très réalistes, sombres et lumineuses à la fois. À offrir, même si Noël est déjà derrière nous !

  

 

 

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