Murielle Magellan, Géantes

Publié le par calypso

 

Laura, passionnée de littérature japonaise, travaille pour la petite entreprise de peinture de son mari. A sa surprise, elle est sollicitée en urgence pour dépanner la médiathèque de sa ville et dialoguer publiquement avec l'un de ses écrivains favoris. Sa prestation est si étonnante que le romancier en parle sur les ondes d'une grande radio. Cette sortie soudaine de l'anonymat produit chez la jeune femme une étrange réaction. Elle grandit, grandit, grandit... A cette fable menée tambour battant, Murielle Magellan mêle des extraits de son journal qui, peu à peu, mettent en perspective la remarquable évolution de la place des femmes dans la société d'aujourd'hui. A bas bruit, Géantes est aussi un vibrant hommage à la littérature et à la lecture.

 

Géantes est un texte assez déconcertant qui offre au lecteur deux histoires en parallèle : « Roman » et « Journal » se succèdent (ou s’entremêlent ?) tour à tour jusqu’au dénouement. Il n’y a aucun autre titre donné aux chapitres que ces deux références à des genres littéraires et les deux termes sont relativement explicites : d’une part, le lecteur est plongé dans une œuvre de fiction, d’autre part, il est invité à découvrir le journal de l’autrice. Dans les deux cas, c’est vers une femme que sont dirigés les projecteurs. La première, Laura, mène une petite vie paisible jusqu’à ce qu’un auteur japonais vienne chambouler son existence en lui offrant une exposition qui, en la faisant sortir de son traintrain quotidien et en la mettant en valeur, elle, la discrète épouse, va la faire grandir, littéralement, au point de faire d’elle une géante. La seconde, l’autrice, écrit sur sa rencontre avec Andreï Makine lors de son passage à La Grande Librairie et cherche le sujet de son prochain roman.

Vous l’aurez peut-être deviné, les deux écrits, le « Roman » et le « Journal », sont liés, l’un expliquant la genèse de l’autre. Ils doivent donc être lus conjointement et c’est parce qu’ils s’éclairent mutuellement que l’œuvre prend son sens. Pour autant, même si je n’irai pas jusqu’à dire que ce choix et cette construction m’ont déstabilisée, je ne peux pas cacher que j’ai trouvé assez pénible qu’on me fasse sortir aussi régulièrement de la fiction. Clairement, le « Journal » ne m’a pas intéressée et je n’avais qu’une envie : revenir au « Roman ». Ce mélange des genres n’est pas fait pour moi…

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« On ne sait pas comment, mais le plus souvent on surmonte l’insurmontable. On ne sait pas d’où ça vient, mais ce premier baiser qu’il faut donner, cette parole engageante qu’il faut prononcer pour obtenir davantage, cet avis qu’on nous demande, cette réclamation qu’on doit faire, tout cela, souvent – au prix d’un effort considérable, certes –, finit par arriver. Le temps passe et on ne se souvient plus de l’effort. Ne reste que la satisfaction de la chose accomplie. » (p.37)

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