Thierry Jonquet, Mygale
Eve ? Qui est-elle ? Qui est Richard Lafargue, l'homme qui la promène à son bras dans les soirées mondaines puis l'enferme à double tour dans une chambre ? Pourquoi ce sourire subtil sur les lèvres de la jeune femme et autant de rage si mal contenue sur les traits creusés de son compagnon ? Pourquoi vivre ensemble si c'est pour se haïr avec tant de passion ? Drôle de couple... Quel incompréhensible passé lie ces deux êtes hors du commun qui se cachent la plupart du temps derrière les murs de leur villa si tranquille ? Pourquoi les paroles si douces de The Man I love deviennent-elles entre eux l'expression radicale de la haine la plus absolue ?
Superbe idée qu'a eue Stephie il y a peu de rendre hommage à l'auteur de polar français, Thierry Jonquet. Il y a quelques mois c'est la fin de La Bête et la Belle qui me laissait sans voix. Eh bien, deuxième rencontre avec Thierry Jonquet, deuxième coup de coeur... Mygale m'a scotchée encore plus.
C'est un roman noir, très noir, et l'histoire qui se déroule sous nos yeux est absolument incroyable. Encore une fois, je n'ai rien vu venir, et pourtant tout était là sous mes yeux. Quel titre ! Quelle construction ! Tout est parfaitement maîtrisé. Je ne peux pas en dire plus, je préfère vous laisser savourer ou dévorer (ce qui est mon cas) ces 156 pages où le cauchemar se mèle à la réalité.
Pour moi, Thierry Jonquet est un véritable illusionniste ! Une fois que vous y aurez goûté, vous ne pourrez plus vous en passer...
L'oeuvre en quelques mots...
« Après la soif est venue la faim. Au dessèchement de ta gorge, à ces cailloux aux arrêtes saillantes qui te déchiraient la bouche, sont venues se joindre des douleurs profondes, diffuses, dans ton ventre ; des mains qui te tordaient l’estomac, l’emplissant d’aigreurs et de crampes…
Depuis des jours, oh oui, pour avoir si mal, il fallait bien qu’il ce soit écoulé tant de temps, depuis des jours, tu croupissais dans ce réduit. Un réduit ? Non… Il te semblait à présent que la pièce où tu étais détenu était assez vaste, sans que tu puisses l’affirmer avec certitude. L’écho de tes cris sur les murs, tes yeux habitués à l’obscurité te faisaient presque « voir » les parois de ta prison. »