Mathias Malzieu, Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
Mathias, une trentaine d’années mais une âme d’enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu’il rencontre sur le parking de l’hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 m, « docteur en ombrologie », soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur… Il le fera grandir.
J'avais envie de lire Maintenant qu'il fait nuit sur toi depuis très longtemps. J'aime beaucoup les écrits qui parlent de la relation mère-enfant, et il faut bien reconnaître que Mathias Malzieu aborde ce thème avec beaucoup de sensibilité et une écriture poétique très originale. Les nombreux passages où il évoque le souvenir de sa mère m'ont vraiment touchée, j'ai essayé de faire une petite sélection de citations, mais le roman vaut vraiment le détour !
J'ai été un petit peu gênée cependant par l'interaction entre réalité et imaginaire : alors qu'il vient de perdre sa mère, Mathias rencontre en effet un géant. La deuxième partie de roman est alors davantage consacrée aux rapports entre ces deux derniers (et à l'aide qu'apporte le mystérieux docteur à Mathias), même si la figure de la mère reste bien sûr toujours présente. Peut-être suis-je trop terre à terre... Je dirais plutôt que j'aime être plongée dans un autre monde, mais l'être totalement, du début à la fin. C'est pourquoi j'ai adoré la première partie du roman et tous les passages où l'auteur évoque sa mère et j'ai seulement bien aimé les apparitions du géant qui constituent une sorte de métaphore du travail de deuil.
Je n'en ai pas fini avec Mathias Malzieu puisque La mécanique du coeur m'attend dans ma PAL !
Vous pouvez lire les avis de Cannibale, Edelwe, Karine et Lael !
L’œuvre en quelques mots…
« Est-ce que ça va mieux, est-ce que c’est léger comme une bulle de laisser son corps juste là, tel un vêtement abîmé que l’on ne peut plus porter ? C’est fini ce poids qui écrasait ton sourire ? qui écrasait ton ventre, qui t’écrasait ? Tu as pu t’échapper, dis ? Avec ton sourire en poche maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? »
« Tu es partie à 19h30. Les roses orange toutes neuves posées sur ta table de chevet et les petites lampées d’eau citronnée, ça n’a pas suffi. Pas plus que les tuyaux et les aiguilles plantées dans tes bras. 19h30, « c’est fini ». Dans l’horloge de ton cœur, la petite aiguille ne remontera plus jamais vers midi. »
« J’irai truquer les horloges du mon de entier s’il le faut. »