Sorj Chalandon, Une promesse
Troisième lecture
du défi Blog-o-Trésors 2009
Nous en sommes en Mayenne, une maison à l’orée d’un village. Tout est silencieux, les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, sept amis en franchissent le seuil. Les uns après les autres, chacun son tour et chacun sa tâche. S’accomplit ainsi le serment de sept âmes vives à deux âmes sombres : la parole donnée pour retarder le deuil. Voici l’histoire d’un mystère et d’une fraternité.
Ce roman développe le thème de l'amour et de l'amitié par-delà la mort. Quand celle-ci vient briser le cours de la vie, il faut essayer, malgré tout, de faire vivre les disparus pour ne pas les perdre tout à fait. C'est cette promesse qui a été faite par sept amis : il ne s'agit pas seulement de parler des morts, mais de répéter, pour eux, le quotidien. Remonter une pendule, ouvrir les volets, lire un poème, faire des mots croisés... et ainsi laisser aux disparus la possibilité d'occuper la place qui doit rester la leur.
Ce petit roman avait tout pour me plaire et quelques passages m'ont beaucoup touchée, de même que le thème développé. Pourtant, je ne garderai pas de ce livre un souvenir fort car je n'ai pas pris tant de plaisir que cela à le lire... je ne saurais pas expliquer pourquoi... mais je crois avoir réussi à m'ennuyer au cours de ces 200 pages (la fin m'a en revanche bien plu). Je n'estime toutefois pas avoir perdu mon temps car cela faisait un moment qu'Une promesse était dans ma PAL donc voilà une bonne chose de faite !
Allez lire les avis de Clarabel, Jémlire, Doriane et Krol qui sont plus enthousiastes que moi.
L'oeuvre en quelques mots...
« C’est à la mort de sa femme qu’il a compris pourquoi il avait peur de la route. Pourquoi, depuis l’enfance, il marchait à côté des vélos, pourquoi il n’avait jamais passé son permis de conduire, pourquoi il se collait aux murs quand un moteur grondait. Il avait peur parce que sa femme allait mourir. Elle ne le savait pas. Il ne le savait pas. Personne ne le savait. Mais lui, à six ans, quand on lui a offert sa première bicyclette, lorsqu’il l’a vue, toute rouge, toute neuve, toute haute, appuyée contre le mur de la maison grise, il a eu peur et il a pleuré. Il a pleuré sans savoir pourquoi. »
Pour le plaisir, l’épigraphe :
Au-delà du cercueil l’âme me restera,
Et pour vous consoler le ciel me donnera
La place de votre bon ange.
Conservez avec soin tout ce que j’ai chéri ;
Gardez mes vers, mes fleurs, mon oiseau favori,
Je serai là, que rien ne change !
Hippolyte Violeau