Olivier Adam, Je vais bien, ne t'en fais pas
Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera
son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.
J'aime bien Olivier Adam, j'ai lu très facilement, et avec plaisir, deux de ses romans et j'espère pouvoir en lire d'autres prochainement... Dans Je vais bien, ne t'en fais pas, je trouve que l'écriture correspond bien au sujet, même si je n'ai pas toujours vu l'intérêt des nombreuses listes qui parcourent le roman et que je n'adhère pas forcément à certains passages un peu crus.
L'histoire : Claire est une jeune femme un peu éteinte depuis que son frère, Loïc, est parti brusquement du domicile familial sans donner aucune raison. Elle vit sa vie de caissière à Shopi et ne semble être animée que par l'espoir de recevoir, encore, des nouvelles de Loïc, quelques mots griffonnés sur une carte postale. Une trame toute simple...
En fermant le roman, je me suis sentie comme devant certains films sans fin. Vous savez, ces films où « ça ne finit pas », où l'on a l'impression qu'il manque quelque chose. Il m'a semblé ici qu'il manquait une explication : celle du « départ » de Loïc. Je me suis dit que c'était un peu facile... une telle accélération dans les dernières pages pour si peu... Mais en y réfléchissant bien, je crois que j'aime la manière dont finit le roman car le plus important, à mon sens, dans cette histoire, c'est la relation entre Claire et son père et, finalement, savoir et tenter de comprendre ce qu'il fait pour elle me suffit aisément... c'est le passage que j'ai préféré dans le roman.
Je vais regarder le film dès que possible car je lis ici et là qu'il est encore meilleur que le livre, chose assez rare pour retenir mon attention.
L'oeuvre en quelques mots...
« En arrivant à Juvisy, Julien a pris le car qui mène à Mainville. Il a marché jusqu'à la maison de Claire. Il avait rendez-vous dans l'après-midi. Mais il voulait voir où elle habitait. C'est une maison discrète, pareille à ses voisines. Modeste. Effacée. Julien a la gorge nouée devant cette maison. Il connaît le visage de celle qui a grandi là. Il sait sa douceur, a entrevu sa peau, a posé ses lèvres sur ses joues pâles. »