Thierry Jonquet, La Bête et la Belle
Léon est vieux. Très vieux. Léon, est moche. Très moche. Léon est sale. Vraiment très sale ! Léon se tient très mal à table. C'est dans sa nature... C'est triste ? Non : Léon a enfin trouvé un ami, un vrai de vrai ! Seulement voilà, le copain en question est un peu dérangé. Parfois dangereusement. Mais Léon est indulgent envers ses amis. Pas vous ?
Je découvre avec ce titre Thierry Jonquet et j’ai bien envie de lire d’autres de ces romans, lorsque le temps me le permettra.
Le titre, La Bête et la Belle, fait bien sûr allusion au célèbre conte de Madame Leprince de Beaumont, à ceci près que Thierry Jonquet le transforme en cauchemar et le lecteur est prévenu dès le début du roman : il y a bien une bête, une belle, un palais, mais « tout fout le camp ».
Thierry Jonquet donne à son texte un ton assez singulier et l’ambiance y est assez sordide. Il montre, au travers de descriptions très réalistes, tout ce que l’être humain peut avoir de répugnant et vers quelles extrémités il peut s’aventurer. Ainsi, nous assistons dès le début de l’œuvre à l’exhumation d’un enfant, puis nous prenons connaissance d’autres meurtres qui viennent compléter la liste. Alors, nous cherchons, modestes enquêteurs que nous sommes, la clé de l’énigme, le pourquoi de toute cette histoire. Nous essayons de reconstituer le puzzle mais les pièces ne nous sont livrées que petit à petit, grâce à Léon, un vieux pas très malin, ami du Coupable. Nous ne voyons pas bien où l’auteur veut nous emmener jusqu’à ce que nous arrivions à la fin… et quelle fin !!! Le polar prend alors une dimension toute particulière.
Ce n’est pas un coup de cœur, même si j’ai beaucoup apprécié cette lecture car j’ai trouvé ce roman original. Il est très court, il se lit vite… alors, à votre tour de mener l’enquête !
L'oeuvre en quelques mots...
« Le Coupable, c’est mon copain, mon pote, mon n’importe quoi, mettez le nom que vous voudrez là-dessus, c’est ce qui fait que je vais pas le trahir, quelque chose de plus fort que toutes leurs salades et il n’y a rien à ajouter. Ah, ils ont essayé, pourtant. Et mon Vieux Léon par ci, et mon Vieux Léon par là, la pommade, les compliments, le baratin, total : néant, c’est tout juste si je leur fais un petit signe de la tête quand ils m’apportent à manger. Un mur. Ils auraient mieux fait de s’adresser à un mur, à une vielle godasse perdue dans un tas d’ordures… »