Sonya Hartnett, Une enfance australienne
Adrian a 9 ans. Il vit dans une petite ville australienne, il adore dessiner, il aime les glaces, rêve d'avoir un chien. Il a souvent peur aussi. Peur des sables mouvants, des monstres marins et de la combustion spontanée. Ses parents ont disparu. Il est élevé par un oncle presque mutique et une grand-mère autoritaire. À l'école, son meilleur ami s'appelle Clinton, même si celui-ci l'abandonne très vite pour l'« intello » de la classe. Il y a aussi ces trois enfants, Zoe, Christopher et Veronica, qui, par une belle journée d'automne, sont partis se promener, et ne sont jamais revenus... Alors Adrian se demande quel est cet homme qui vient de s'installer en face de chez lui. Et pourquoi les volets restent clos. Dans cette bourgade étouffante où rien ni personne n'est innocent, dans cette famille repliée sur elle-même et un rien bizarre, Une enfance australienne raconte l'histoire d'un jeune garçon solitaire mais très curieux. Peut-être un peu trop...
C’est un peu comme un conte. Un conte cruel certes, mais un conte tout de même. Un conte moderne où il n’est plus question de sorcières et de fées mais où l’enfance tient un rôle majeur.
Elle est mise sur un piédestal : c’est l’âge de l’innocence, l’âge où l’on peut laisser libre cours à nos rêves. Elle est aussi malmenée : tous les enfants de ce récit ont été heurtés par la vie. Dans ce conte, des enfants disparaissent tandis qu’un monstre marin apparait, un homme maigre est recherché par la police, un autre n’est plus que l’ombre de lui-même, une petite-fille se prend pour une jument, une autre pleure un oiseau, des enfants jouent sur le trottoir, un Slinky est sacrifié, une femme au visage cireux est étendue sur un lit.
Au milieu de tout cela, il y a Adrian, un petit garçon de 9 ans qui tient une liste des « choses inquiétantes ». C’est un enfant solitaire que l’auteur a su rendre très attachant.
Ecrit dans un style épuré, avec des mots simples qui s’accordent parfaitement avec le propos, Une enfance australienne m’a réellement captivée. Quand j’ai achevé ma lecture, j’ai été un peu frustrée, j’aurais voulu en savoir plus. Mais finalement, je trouve que c’est une belle fin de roman, d’un point de vue narratif, entendons-nous bien. Les derniers mots sont magnifiques.
Merci à Stephie qui m’a gentiment envoyé ce roman !
L’œuvre en quelques mots…
« Etre perdu ou oublié ou abandonné et se retrouver tout seul fait plus peur à Adrian que les pires monstres de la nuit tapis sous les lits en attendant leur heur.
Pour l’instant, il y a cette peur nouvelle. Cette peut qui s’est installée si confortablement au milieu de la constellations de ses jumelles, elle fait si bien partie du paysage intérieur d’Adrian, elle parait à ce point à sa place dans cette myriade de terreurs que le garçon se demande si elle n’était pas là avant, depuis le début, presque indétectable. » (p.34)