William Faulkner, Une rose pour Emily et autres nouvelles
Au centre des plus célèbres nouvelles de William Faulkner, trois portraits de femmes denses et profonds : la tragique Miss Emily, cloîtrée dans sa maison comme dans ses souvenirs ; Minnie Cooper, vieille fille tourmentée par l'indifférence des hommes jusqu'au meurtre, et Nancy, la blanchisseuse noire abandonnée par son mari, dont le jeune Quentin raconte les peurs et les superstitions.
Moi qui voulais découvrir l’auteur depuis un moment, j’ai vraiment été déçue par la lecture de ce recueil. J’imagine qu’il vaut mieux se plonger dans un des romans de Faulkner pour mieux s’imprégner de son style et entrer dans son univers, c’est pourquoi Le bruit et la fureur fait toujours partie de ma LAL.
Dans ces quatre nouvelles, le narrateur nous fait partager les histoires de la petite ville de Jefferson, dans une région très fortement marquée par le clivage entre Noirs et Blancs. Chaque nouvelle est racontée sur le ton de la confidence : le narrateur partage avec le lecteur des événements dont il a entendu parler et le commérage a une place capitale dans chacun d’entre eux. Il y est question de vieillesse, de solitude, de superstition, de racisme… La vision qu’a le narrateur des femmes est plutôt négatives (mesdames, vous apprécierez la citation ci-dessous) et cela en fait des personnages intéressants, ce n’est pas pour rien qu’elles sont mises en avant dans ces quatre nouvelles.
Bien sûr, c’est bien écrit et pas du tout désagréable à lire, mais il m’a manqué quelque chose, je n’ai pas réussi à porter de l’intérêt à ces histoires et, une fois chaque nouvelle terminée, je suis vraiment restée perplexe et sur ma faim. J’ai trouvé que ce n’était pas abouti (j’entends déjà hurler les adeptes de l’auteur)… excepté pour la première nouvelle dont la fin constitue une chute et qui m’a donc semblé plus aboutie que les trois autres, à ceci près que je l’ai vu arriver de très loin, cette chute.
Avez-vous lu Faulkner ? Quel roman est, pour vous, un incontournable ?
L’œuvre en quelques mots…
« Ce n’était pas qu’elle fût vicieuse. On ne peut pas dire d’une femme qu’elle naît vicieuse, car elles le sont toutes de naissance, c’est chez elle quelque chose d’inné. Le tout est qu’elles se marient avant que l’abcès de leur vise ne crève naturellement. Cependant, nous nous efforçons de les soumettre à des principes qui veulent que la femme ne puisse se marier avant d’avoir atteint un âge déterminé. Mais la nature se fiche des principes et laisse faire les femmes, qui se fichent autant des principes que de tout le reste. » (« Chevelure », p.41)