Pierre Lemaître, Cadres Noirs
Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. A son sentiment de faillite personnelle s'ajoute bientôt l'humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois...
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d'étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l'argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l'ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d'une prise d'otages.
Alain Delambre s'engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S'il se rendait compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.
Qui n’a pas entendu parler de Pierre Lemaître ? Il a eu un succès fou auprès d’un bon nombre de bloggeurs(ses) l’an passé avec son thriller Robe de marié. Ce titre a très vite été inscrit sur ma LAL car je suis une faible femme que quelques avis enflammés suffisent à faire fléchir… Il est désormais sur ma PAL et j’en profite pour vous signaler qu’une lecture commune est prévue pour le 14 avril… Si vous avez-vous aussi envie de découvrir ce titre, n’hésitez pas !
Lorsque Livraddict a proposé il y a quelques semaines un partenariat avec les Editions Calmann-Lévy pour découvrir son nouveau roman, Cadres Noirs, j’ai sauté sur l’occasion. Qu’ils en soient d’ores et déjà remerciés !
Je vais peut-être passer pour le vilain petit canard, mais face aux différents avis que j’ai pu lire, il est clair que le mien va être plus mitigé. En effet, j’ai bien aimé cette lecture, mais je suis loin de l’avoir adorée. Je suis passée par différents stades, de l’ennui à l’impossibilité de lâcher le livre. Si j’ai beaucoup aimé le découpage en parties, découpage qui illustre selon moi parfaitement le drame (« Avant, « Pendant », « Après »), j’ai trouvé que celles-ci étaient de qualité assez inégale. La première partie m’a semblé très longue, et, avant-même d’atteindre les 100 premières pages, j’ai demandé désespérément : « A quand un peu d’action ? ». La seconde partie est celle que j’ai préférée : le changement de narrateur m’a un peu déstabilisée mais je me suis vite adaptée et j’ai trouvé cela absolument génial. Il fallait qu’un « otage » prenne la parole pour que le lecteur ressente l’angoisse des autres otages, mais aussi perçoive l’attitude hésitante d’Alain Delambre. Et la fin de cette seconde partie (les explications n’arrivent réellement que dans la troisième partie) est bluffante et relance réellement l’action. Action qui, à mon goût, devient trop rocambolesque à la fin du roman… Je n’ai pas du tout adhéré à la course-poursuite dans les rues de Paris, j’ai trouvé que cet événement dénotait avec le reste du roman, qu’on peut qualifier d’essentiellement « psychologique ». J’ai bien perçu, en lisant Cadres Noirs, la plume d’un auteur doué, qui maitrise son sujet. Il offre à ses lecteurs un bon thriller, bien ficelé, qui marque les esprits par un réalisme effrayant. Toutefois, ce n’est pas le genre de thrillers que j’affectionne et si mon avis est plus mitigé, c’est vraiment par rapport à un goût personnel, qui n’engage que moi, et qui n’enlève rien à la qualité de l’ouvrage. J’ai pu lire, je ne sais plus sur quel blog, le commentaire d’une internaute qui remerciait la blogueuse pour l’article élogieux qu’elle avait écrit, appréciant que cette dernière ne trouve rien à redire sur l’absence d’événements « sanglants » dans le roman de Pierre Lemaitre. Je ne vais pas faire plaisir à cette internaute en disant que justement, j’aime quand c’est très noir, sans qu’il y ait forcément du sang, du moment que la folie s’en mêle. Voilà pourquoi j’ai adoré dernièrement Shutter Island et Thérapie, et que Cadres Noirs, à côté, m’a semblé un tout petit peu moins fort.
L’œuvre en quelques mots…
« Je n’ai jamais été un homme violent. Du plus loin que je remonte, je n’ai jamais voulu tuer personne. Des coups de colère par ci par là, oui, mais jamais de volonté de faire mal vraiment. De détruire. Alors là, forcément, je me surprends. La violence c’est comme l’alcool ou le sexe, ce n’est pas un phénomène, c’est un processus. On y entre sans presque s’en apercevoir, simplement parce qu’on est mûr pour ça, parce que ça arrive juste au bon moment. Je savais bien que j’étais en colère, mais jamais je n’aurais pensé que ça se transformerait en fureur froide. C’est ça qui me fait peur. »