Lisa Jane Smith, Un jeu interdit
Jenny a toujours mené une vie de rêve : des parents aimants, plein d’amis, et l’opportunité de faire tout ce qu’elle veut. Afin d’organiser la fête d’anniversaire la plus éblouissante de l’année, elle décide de préparer pour ses invités une aventure dont ils se souviendront. Au nouveau magasin du quartier, l’énigmatique vendeur aux yeux bleus la dirige immédiatement vers « le Jeu », une expérience unique…
Alors qu’elle construit le plateau avec ses camarades, Jenny comprend, trop tard, les véritables règles de ce jeu. Ils vont devoir franchir une par une les pièces d’une maison maléfique, affrontant au cours de ce voyage infernal leurs pires cauchemars. S’ils n’y parviennent pas avant l’aube, ils resteront emprisonnés dans la maison pour toujours.
Lisa Jane Smith est un nom que j’ai vu circuler bien des fois sur la blogosphère. Sa saga Night World semble avoir un certain succès, tandis que Prémonitions, sa trilogie, n’a pas l’air de séduire tous les blogueurs. Aussi, lorsque la possibilité de découvrir un roman de l’auteure m’a été offerte, je n’ai pas hésité une seule seconde. Il faut dire que je trouve la couverture très séduisante, nul doute qu’elle attirera un grand nombre d’adolescents. De même, la quatrième de couverture m’a immédiatement intriguée et cette phrase « Rester maître du jeu ou perdre la vie » m’a donné envie de lire au plus vite ce livre.
Un jeu interdit est un texte assez dense d’environ 630 pages, divisé en trois tomes intitulés respectivement « Le chasseur », « La poursuite » et « L’affrontement », dans lesquels nous suivons les aventures de Jenny Thornton et de ses amis. La jeune adolescente, à l’occasion de l’anniversaire de son petit ami Tom, décide de prendre en charge l’organisation de la soirée. Partie à la recherche d’un jeu original qui puisse compter sept participants, Jenny découvre une étrange petite boutique et, à l’intérieur de celle-ci, un très beau mais non moins mystérieux jeune homme, Julian. Déstabilisée, Jenny finit par accepter la boîte blanche qu’il lui propose, un jeu « spécial » que l’adolescente va vite regretter d’avoir accepté. Dans la boîte, les adolescents découvrent une maison en papier et des figurines, représentant le Rampeur (un serpent géant), le Rôdeur (un loup hérissé) et l’Homme de l’ombre, ressemblant étrangement à Julian. Les 17 ans de Tom, aussi brun que Julian est blond, vont très rapidement tourner au cauchemar…
Vous l’aurez compris, le Bien et le Mal s’affrontent dans ce livre. Chaque tome met en avant un jeu différent. Dans le premier tome, les participants contraints et forcés doivent affronter leurs pires cauchemars, dans le second, c’est à une partie de cache-cache qu’ils sont conviés, jusqu’à l’affrontement, sous forme de jeu de piste, dans le troisième tome. J’ai trouvé le début vraiment très bon. L. J. Smith ne se perd pas en considérations inutiles et descriptions fastidieuses. On va droit au but, le jeu est très vite ouvert et commencé. Le moment où la soirée bascule est extrêmement bien raconté, si bien que je me suis vue, au milieu du groupe d’adolescents et j’ai tremblé en même temps qu’eux. Le tome 1 est, à mon sens, le meilleur. Le deuxième est bien moins palpitant mais le troisième est plutôt réussi, il faut dire qu’on approche de la fin et que le lecteur a vraiment envie de savoir comment les personnages vont s’en sortir. Puisque l’on parle des personnages, tous nous sont présentés au fur et à mesure des événements et chacun a une personnalité propre et intéressante. Sans trop en dire, je les ai trouvés un poil trop courageux et, de fait, je regrette que les « méchants » n’aient pas été plus coriaces. Mais c’est un roman jeunesse, ne l’oublions pas. Un bon roman jeunesse, avec beaucoup d’action, de l’amour, des liens d’amitié indestructibles et des interrogations adolescentes.
L’œuvre en quelques mots…
« - Vous désirez ?
La voix résonna juste derrière elle. Elle se retourna et resta le souffle coupé.
Ces yeux. Bleus. Sauf qu’ils n’étaient pas juste bleus mais d’une nuance indescriptible qui lui rappela un éveil au point du jour, quand elle avait aperçu, par la fente, entre les rideaux, cette incroyable lueur de l’aube qui n’avait duré qu’une seconde avant de se fondre dans les couleurs habituelles du ciel au petit matin.
Ce n’était pas possible, un garçon avec de tels yeux, d’autant qu’ils étaient bordés de cils presque trop lourds pour ses paupières. Et puis ses cheveux étaient si blonds… non, carrément blancs, comme givrés. Il était trop beau, incroyablement beau, à croire qu’il débarquait d’une autre planète. Et la réaction de Jenny fut immédiate, absolue, parfaitement effrayante. Elle en oublia l’existence de Tom. » (p.18-19)