Laurent Gaudé, La Mort du roi Tsongor
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré et aussi le haïssable roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.
La guerre. Elle détruit des villages. Elle tue des hommes, des femmes, des enfants. Elle élève les vainqueurs qui traînent pourtant derrière eux des années de massacres et de sacrifices. Un pouvoir entaché de sang. Parmi ces vainqueurs, on compte le vieux Tsongor, roi de Massaba. Si son empire est immense, c’est parce qu’il a lutté, pendant des années, pour étendre son pouvoir et agrandir son royaume. Mais peut-on tout acquérir sans en payer le prix ? La vie laisse-t-elle les vainqueurs invaincus ? Un drame se noue dans l’ombre et le vieux Tsongor pourrait bien n’être plus très longtemps roi en son royaume…
Laurent Gaudé a une plume qui m’interpelle et me touche, c’est indéniable. Il a un véritable don pour raconter les histoires et emporter son lecteur dans des univers qui lui sont étrangers. Cependant, même si j’ai aimé la forme, je n’ai pas vraiment réussi à apprécier le fond de cette petite tragédie pourtant bien ficelée. A relire, peut-être, plus tard.
L’œuvre en quelques mots…
« D’ordinaire, Katabalonga était le premier à se lever dans le palais. Il arpentait les couloirs vides tandis qu’au-dehors la nuit pesait encore de tout son poids sur les collines. Pas un bruit n’accompagnait sa marche. Il avançait sans croiser personne, de sa chambre à la salle du tabouret d’or. Sa silhouette était celle d’un être vaporeux qui glissait le long des murs. C’était ainsi. Il s’acquittait de sa tâche, en silence, avant que le jour ne se lève.
Mais ce matin-là, il n’était pas seul. Ce matin-là, une agitation fiévreuse régnait dans les couloirs. » (p.11)