Jean-Côme Noguès, Le voeu du paon
En pays d’Oc, en 1204, Grillot est un jeune garçon qui a été trouvé près de la fontaine, à l’heure où les femmes vont faire provision d’eau pour la nuit. Une vieille serve, Ragonne, l’a recueilli et aimé. Grillot reste seul désormais. Deux ou trois fois l’an, passe par le village Jordi le jongleur, qui va de château en château et qui a promis à Grillot de l’emmener dans son éternel voyage. L’heure est venue de cette marche vers les montagnes dont l’enfant rêve à cœur perdu. Peut-être découvrira-t-il la réponse aux questions qu’il se pose : de qui est-il le fils ? Et pourquoi l’a-t-on abandonné ?
Le vœu du paon n’est pas un roman désagréable à lire et il est même plutôt intéressant de suivre la longue marche des deux personnages principaux, Grillot et Jordi, en pays d’Oc. Le premier est un jeune garçon élevé en marge d’un village par une vieille femme que les habitants ont toujours considérée comme une sorcière. Ragonne, c’est son prénom, a nourri et donné tout son amour à Grillot après l’avoir trouvé, abandonné près d’une fontaine. Le second est un homme sans attaches, jongleur de profession, qui va et vient au gré des chemins, divertissant les seigneurs des châteaux rencontrés sur son passage avec son luth et sa voix. A la mort de Ragonne, Jordi se sent obligé de tenir la promesse qu’il avait faite à Grillot : le prendre avec lui sur la route. Leurs deux solitudes vont communier et, en apprenant à vivre avec l’autre, ils vont apprendre un peu plus sur eux-mêmes.
C’est un roman dans lequel il y a peu d’actions, l’auteur laisse la part belle aux relations entre les personnages et aux émotions qui les animent. La fin m’a surprise car je ne pensais pas que l’histoire s’arrêterait ainsi. Je dois préciser également que j’ai lu ce roman alors que j’en connaissais la clé, ce qui m’a permis d’en faire une lecture différente, sans doute plus attentive. Le vœu du paon est un roman jeunesse et, si je l’ai lu en deux soirées, j’imagine que de plus jeunes lecteurs pourraient avoir un peu de mal à avancer dans ce récit qui ne raconte finalement que la marche de deux personnages à travers les montagnes…
L’œuvre en quelques mots…
« Il n’était pas déçu. Oh non ! il n’était pas déçu, même s’il y avait loin de la Montagne Noire aux Pyrénées. Tout lui plaisait. Il buvait l’air avec un appétit inépuisable. A Durfort, ils avaient mangé des œufs cuits sous la cendre. Jordi avait déposé quelques braises au fond d’un petit pot d’argile brute logé dans son aumônière. Jordi, le porteur de feu qui vous ouvrait la montagne ! Il allait devant, une chanson en tête. Depuis le château du Castlar, il n’avait pas dit trois mots, mais quelle importance. » (p.55)