Flore Talamon, Noé face au déluge
- L'Eternel m'a prévenu de Sa volonté de faire disparaître cette terre sous les eaux et de détruire toute chair animée d'un souffle de vie, du plus petit insecte jusqu'à l'homme.
A cet instant, comme pour souligner les propos de Noé, un coup de tonnerre retentit.
Rendre accessible aux plus jeunes les histoires bibliques, le pari était loin d’être gagné ! Il a pourtant été relevé par les éditions Nathan dont la collection « Histoire de la Bible » remporte un franc succès.
Dans Noé face au déluge, nous redécouvrons l’histoire de l’arche, si souvent réutilisée et transformée. Dans un premier temps, Flore Talamon nous invite à découvrir l’environnement de Noé et nous permet de faire connaissance avec les membres de sa famille. Si le patriarche fait preuve d’une grande générosité et d’une attitude exemplaire à l’égard du divin, ce n’est pas le cas de certains de ses voisins, des hommes qui préfèrent s’amuser au lieu de travailler la terre et dont la violence ne tarde pas à se faire sentir. Le message de Dieu à Noé, la construction de l’arche, la longue errance sur les eaux, tout est raconté dans le respect du texte sacré sans pour autant que l’aspect religieux n’étouffe le récit. La bonne idée de Flore Talamon, c’est d’avoir permis à plusieurs personnages de prendre en charge la narration. En effet, nous prenons connaissance de l’histoire à travers le regard de Noé, mais aussi de ses fils, de sa femme et d’une de ses petites filles. La naïve Déborah, le fougueux Sem, la fidèle Naama, le doux Japhet nous offre ainsi chacun leur vision de l’histoire et apporte un petit quelque chose qu'un narrateur externe n'aurait peut-être pas pu apporter.
Noé face au déluge est un roman bien écrit, très accessible, qui permettra aux enfants de connaître un des récits fondateurs de notre culture !
L’œuvre en quelques mots…
« Le temps sembla se dissoudre dans la pénombre et l’incertitude. Les esprits étaient à la dérive, à l’image de l’embarcation. Nul ne pouvait imaginer la fin de cette nuit et du crépitement que faisait la pluie en tombant au-dessus de leurs têtes.
Japhet, quant à lui, dormait peu, attentif aux bruits des animaux et aux craquements de l’arche. […] Chaque jour, il se rendait à la fenêtre, seule ouverture sur le monde extérieur et chaque jour, il en ôtait le panneau avec espoir. Mais le temps passait, et l’épais rideau de pluie occultant toute vision et toute lumière refusait de se lever. » (p.65-66)