Film : Bright Star
La Leçon de piano étant un de mes films préférés, je ne pouvais pas passer à côté de Bright star, le dernier film de Jane Campion. La réalisatrice s'est intéressée, pour cette nouvelle production, aux deux dernières années de la vie de John Keats, célèbre poète romantique anglais, qu'il a partagées avec Fanny Brawne, une jeune femme effrontée et passionnée de mode.
Avec Bright Star, je découvre des acteurs formidables, notamment Abbie Cornish qui interprète merveilleusement bien le rôle de Fannie Brawne, et bien sûr Ben Whishaw, parfait dans le rôle du poète amoureux. Une mention spéciale pour Edie Martin, la petite rouquine soeur de Fanny, Toots, qui est absolument délicieuse !
Que dire sur ce film ? Je ne suis pas certaine de trouver les mots. Jane Campion nous offre un véritable moment de poésie (et croyez moi, ça fait du bien). L'intérêt du film ne réside pas dans l'issue de l'histoire d'amour, puisque nous savons déjà comment tout cela se termine, mais plutôt dans la manière dont tout les petits événements qui mènent à cette fin sont mis en scène. Ce sont divers petits tableaux qui se succèdent à l'écran (on aurait d'ailleurs envie de mettre le film sur pause pour apprécier la qualité de ces derniers) et qui suivent le passage des saisons. Certaines scènes sont de vrais petits bijoux : le petit jeu auquel se livrent Keats et Fanny lors d'une balade avec Toots ; la félicité de Fanny, étendue sur son lit, tandis que le vent joue avec sa robe ; la lecture d'un poème de Keats dans un champ de fleurs violettes ; la chambre aux papillons... je ne pourrais pas toutes les énumérer. Même la scène finale est remarquable : Fanny, marchant dans la lande et récitant désespérément les vers de celui qu'elle aime.
Pour avoir lu plusieurs avis sur la toile, je sais que certain(e)s ont été très déçu(e)s et n'ont pas vu la passion entre les deux personnages. Je l'ai pourtant vue, cette passion, et ce, tout au long du film : elle m'a fait sourire, m'a émue, puis m'a serré la gorge. Elle est contenue dans une caresse, elle s'exprime à travers un regard, elle explose à travers les mots du poète. Je vous laisse d'ailleurs en leur compagnie et vous invite vraiment à voir ce magnifique film.
" I almost wish we were butterflies and could live three summer’s days – three such days with you could fill with more delight than 50 common years ever contain. "