Elizabeth Haynes, Comme ton ombre
2003. Cathy, jeune femme extravertie, ne pense qu’à sortir et collectionner les amants. Lorsqu’elle rencontre le séduisant Lee, elle pense avoir trouvé l’homme parfait. Il est beau, intelligent, attentionné… Pourtant, Cathy ne parvient pas à être parfaitement sereine avec lui. Et lorsqu’elle parle de ses doutes à ses amies, toutes sous le charme, elle ne trouve aucun réconfort. 2007. Cathy a 28 ans mais en paraît 40. Paranoïaque, elle souffre de troubles obsessionnels compulsifs et refuse toute relation sociale, ne sortant plus que pour travailler. Toutefois, l’arrivée d’un nouveau voisin, avec qui elle lie connaissance, va l’amener à affronter ses angoisses ; c’est alors que l’ombre de Lee réapparaît dans sa vie…
Cathy Bailey est une jeune femme qui n’hésite pas à profiter de la vie. Elle sort, boit, couche avec des hommes dont elle ignore tout. Elle partage tout avec ses amies qui ont la même philosophie de vie qu’elle, mais chacune rêve cependant de rencontrer le prince charmant. Un jour, Cathy croise le chemin de Lee : il est videur dans une boîte de nuit mais reste très mystérieux sur ses activités diurnes. Qu’importe ! Il a tout pour plaire… au début, du moins. Cathy va très rapidement éprouver un sentiment de malaise en compagnie de cet homme dont elle ne sait finalement pas grand-chose et face à cette relation qu’elle juge étouffante. Son angoisse grandit, alors que la présence de Lee se fait plus envahissante…
C’est à l’aide d’une technique narrative simple (car désormais très utilisée) mais efficace que le lecteur est amené à découvrir l’histoire de Cathy. Il est en effet plongé tour à tour dans le passé du personnage et dans son présent, dans une alternance particulièrement troublante : il ne s’agit alors plus seulement d’une rencontre mais de deux. Marquée physiquement et psychologiquement par un passé dont elle ne parvient pas à se débarrasser, Cathy, qui n’a plus jamais eu d’homme dans sa vie après Lee, fait la rencontre de Stuart, son nouveau voisin, qui donne l’impression de comprendre ses angoisses et d’être prêt à l’aider. Mais le scénario semble se répéter… Et si la gentillesse de Stuart était feinte ? Comment se fait-il que Cathy ait l’étrange sensation que l’on pénètre chez elle, en son absence ? Et si elle était folle, tout simplement ? Ses amies elles-mêmes lui ont tourné le dos… Ce roman est une vraie bouffée d’angoisse et si vous êtes assez peureux de nature, il n’est pas impossible que vous vous débarrassiez de votre couette et que vous vous aventuriez hors de votre lit douillet pour aller vérifier la serrure, juste au cas où… Il faut dire que, dans Comme ton ombre, Elizabeth Haynes a tout misé sur l’aspect psychologique du thriller, et, si la mise en scène est bluffante, il ne faut en revanche pas s’attendre à de multiples rebondissements, au risque d’être déçu. Un très bon premier roman sur le mensonge et la manipulation, une auteure à suivre !
L’œuvre en quelques mots…
« Les images de ce qui m’est arrivé ou de ce qui risque de m’arriver défilent jour et nuit dans mon cerveau. On dirait que je regarde indéfiniment un film d’horreur, toujours en proie à la même terreur. Le seul moyen de m’en débarrasser, et encore pendant peu de temps, c’est de tout vérifier comme il faut, en suivant l’ordre et le rythme requis. Si je franchis la porte, sûre que tout est à sa place dans l’appartement, je n’éprouverai rien de plus qu’un vague malaise. Comme si quelque chose clochait, mais que je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Mais, le plus souvent, même si j’ai procédé à une inspection en règle, je passe le reste de la journée à me ronger les sangs, imaginant ce qui a pu se produire chez moi en mon absence. » (p.37)