Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord
Un homme et une femme. Ils ne se connaissent pas mais échangent des mails. Jusqu’à devenir accros. Jusqu’à ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre, sans se rencontrer pour autant…
Savoureuse et captivante, cette comédie de mœurs explore avec finesse et humour la naissance du sentiment amoureux.
« J’aimerais résilier mon abonnement. » Ainsi commence le curieux échange entre Emmi Rothner et Leo Leike. Les deux trentenaires ne se connaissent pas mais leur destin se croise suite à une erreur d’adresse mail. La piquante Emmi qui souhaite en effet résilier un abonnement, harcèle le dénommé Leo qui, bien évidemment, n’a rien à voir avec le magazine dénigré. Ce dernier le lui fait bien comprendre mais l’envoi d’un mail groupé de la part de la jeune femme lors des fêtes de fin d’année relance l’échange. Les « Emmi Rothner » et « Leo Leike » se transforme peu à peu en « Emmi » et « Leo », avant de devenir « Votre Emmi » et « Votre Leo ». Ces deux-là semblent s’être bien trouvés ! Sous nos yeux captivés de lecteurs, ils vont s’échanger de très nombreux mails, savoureux à souhait, tantôt tendres, tantôt mordants. Les réponses tardent parfois à venir et l’inquiétude s’installe. Il faut dire que le besoin d’écrire à l’autre devient de plus en plus vital. Mais Léo a une vie sentimentale un peu perturbée et Emmi est une femme mariée… Une question obnubile le lecteur curieux tout au long du texte : finiront-ils par se rencontrer ? Le problème, c’est qu’eux-mêmes ne le savent pas. Et si, en mettant un visage sur des mots, le charme était rompu ?...
Quand souffle le vent du nord est un récit épistolaire très agréable à lire. Les mails ont remplacé la correspondance traditionnelle et, de fait, l’échange entre Emmi et Leo est très rapide et le récit n’en est que plus rythmé. Les personnages sont attachants et leur verve m’a énormément plu. Toutefois, j’ai largement préféré Leo à Emmi, je crois que cela tient au fait qu’elle ne soit pas libre et qu’en écrivant à Leo, elle ne soit pas honnête avec ses proches. Le roman a un côté très répétitif mais - c’est là toute l’ambiguïté - il n’est jamais lassant ! C’est, en outre, un roman plein de fraîcheur, idéal pour les vacances au bord de la plage !
L’œuvre en quelques mots…
« Venez chez moi. Buvons encore un verre de vin. Nous pourrions nous bander les yeux, comme dans le film. Je ne sais plus comment il s’appelle, il faut que je réfléchisse. J’aimerais tant vous embrasser. Je me moque de votre apparence. Je suis tombé amoureux de vos mots. Vous pouvez écrire ce que vous voulez. Vous pouvez être aussi sévère que vous le désirez. J’aime tout. » (p.137)