Daniel Boudier, Marcello
A travers les 17 nouvelles qui composent ce recueil, Daniel Boudier explore l’existence secrète des êtres. La nostalgie du temps perdu, les douleurs enfouies, l’abandon, le deuil, la solitude urbaine, les passions furtives, l’homosexualité, l’identité, la célébrité… Avec force référence au cinéma et à ses figures mythiques.
Une jeune fille part à la recherche de son père biologique tandis qu’un petit garçon remue ciel et terre pour retrouver son doudou. Un jeune homme apprend quant à lui apprend que son véritable père est le héros de sa jeunesse. Un SDF se voit proposer un étrange contrat par un riche étranger. Un enfant réinvente la vie de sa grand-mère disparue. Un homme, hanté par son passé, prépare son suicide, quand une femme mariée goûte à un moment de liberté. Deus êtres vivent une histoire d’amour éphémère comme une séance de cinéma…
Marcello est un recueil composé de dix-sept nouvelles assez différentes et qui, pourtant, ont des points communs : certains thèmes reviennent en effet fréquemment comme la quête identitaire liée notamment aux difficultés relationnelles entretenues avec un parent ou encore le monde du cinéma et la célébrité. L’ensemble est bien écrit et, de fait, plutôt agréable à lire ; pourtant, aucune de ces nouvelles ne m’a subjuguée. Elles présentent des tranches de vie auxquelles je n’ai pas su trouver de l’intérêt et qui n’ont pas réussi à m’émouvoir, d’une quelconque façon que ce soit. Dommage !
L’œuvre en quelques mots…
« Perdu. Egaré. Une fugue. Un enlèvement.
Je ne me suis peut-être pas assez occupé de lui. Il a peut-être eu envie de voir d’autres personnes. Un moment d’absence. Je l’ai échappé. Il a disparu un samedi matin sur ola place du marché. On a passé plus d’une heure dans le quartier pour le rechercher. On m’a posé plein de questions. Pire qu’une garde à vue. Y en a qui voient trop de séries américaines à la télé. Rien à faire. Mon doudou était introuvable. » (p.19)
« Il passe le temps à faire le débriefing de son existence. Il va bientôt fêter ses quarante ans. Le constat est clair. Il a raté sa vie. Il l’a regardée sans la voir. Pendant des années, il a joué à cache-cache avec elle. C’était un jeu dangereux. Il a perdu. Il a échoué. » (p.58)
« Je retournais régulièrement au cinéma. Le septième art tentait de me consoler. Il y a toujours une « happy end » dans les salles obscures. Les « happy end » n’existent jamais dans la vraie vie. » (p.168)