Colette, Dialogues de bêtes
TOBY-CHIEN : Elle me saisit par la peau du dos, comme une petite valise carrée, et de froides injures tombèrent sur ma tête innocente : « Mal élevé. Chien hystérique. Saucisson larmoyeur. Crapaud à cœur de veau. Phoque obtus... » Tu sais le reste. Tu as entendu la porte, le tisonnier qu'elle a jeté dans la corbeille à papier, et le seau à charbon qui a roulé béant, et tout...
KIKI-LA-DOUCETTE : J'ai entendu. J'ai même entendu, ô Chien, ce qui n'est pas parvenu à ton entendement de bull simplet. Ne cherche pas. Elle et moi, nous dédaignons le plus souvent de nous expliquer.
Que dire ? Ce petit texte de Colette traînait depuis un moment dans ma bibliothèque… Je l’avais acheté avec beaucoup d’envie puis j’ai fini par l’oublier. Dialogues de bêtes est mon premier Colette (c’est grave, docteur ?) et, franchement, quelle déception ! Je n’ai pas du tout accroché, j’ai même eu beaucoup de mal à en venir à bout. L’auteure donne la parole à Toby-Chien, un bull bringé, ainsi qu’à Kiki-la-Doucette, un angora tigré. Dans cet univers animalier, Elle et Lui (la maîtresse et le maître) ne sont jamais très loin. Chien et chat évoquent tour à tour leur attachement envers leurs maîtres, chacun ayant sa préférence, et ils abordent les sujets de la vie quotidienne non sans se chamailler de temps en temps. C’est charmant, parfois, intelligent et poétique, souvent, mais malgré tout assez ennuyant…
L’œuvre en quelques mots…
« TOBY-CHIEN […] : Elle m’a dit de retourner au salon, parce que… parce que je mangeais aussi des mirabelles.
KIKI-LA-DOUCETTE : C’est bien fait ! Tu as des goûts ignobles, des goûts d’homme.
TOBY-CHIEN, froissé : Dis donc, je ne mange pas du poisson gâté, moi !
KIKI-LA-DOUCETTE : Tu lèches des choses plus dégoûtantes.
TOBY-CHIEN : Quoi, par exemple ?
KIKI-LA-DOUCETTE : Des choses… sur la route… pouah ! » (p.48)