Catherine Sanderson, Petite anglaise
« La France ! C'était si séduisant, si exotique, si intrigant par sa proximité... » Cette Petite Anglaise, comme elle se surnomme elle-même, rêve de vivre en France depuis son premier cours de langue, au collège. Embauchée comme lectrice à la Sorbonne, elle entame avec ravissement sa nouvelle vie de Parisienne, mais a vite le sentiment de vivre en touriste, à côté des Français, et non avec eux. Jusqu'au jour où elle rencontre celui qu'elle appellera « Mr. Frog », un Français tendre et drôle qui lui ouvre son cœur et les portes de son pays.
Sept ans plus tard, Petite Anglaise se débat dans une routine qui l'épuise, entre un compagnon peu compréhensif et une petite fille qui réclame une attention constante. Ayant découvert par hasard l'existence des blogs, ces journaux intimes sur Internet, elle décide de se lancer. D'abord désireuse de raconter les anecdotes de sa vie parisienne a ses compatriotes, elle partage bientôt ses états d'âme avec ses lecteurs. Son blog devient un refuge, une seconde peau, dont le succès inattendu va déplacer les frontières de l'intime et bouleverser son existence.
Il y a parfois, entre nous et les livres, des malentendus. On est attiré par un roman à la couverture alléchante ; on est sûr, en lisant le résumé, de ne pas s’ennuyer ; on est convaincu qu’à défaut d’être de la grande littérature le roman en question va nous faire bien rire. C’est exactement ce que j’ai ressenti lorsque Livraddict a proposé un partenariat, il y a quelques semaines, avec les Editions Calmann-Lévy pour découvrir Petite Anglaise de Catherine Sanderson. J’ai réellement cru que l’histoire que j’allais lire serait un moment de détente et de franche rigolade, un récit du type Bridget Jones, en direct de Paris. En fait, il y a eu malentendu.
L’histoire est celle, autobiographique, de Catherine, une jeune anglaise fraîchement débarquée en France depuis son Angleterre natale. Après sa deuxième année de fac, direction Rouen où elle obtient un poste d’assistante en lycée. Le premier contact avec la France, plutôt rocambolesque, s’était fait quelques années auparavant lorsque, adolescente, Catherine avait effectué un séjour chez une correspondante française rencontrée par l’intermédiaire du magazine Vocable. A Rouen, elle est heureuse d’avoir un premier petit copain français (rien de tel pour s’améliorer dans la langue). Un an plus tard, elle décroche un poste à la Sorbonne Nouvelle. A Paris, elle suit des cours de secrétariat bilingue. Sa vie bascule le jour où Sarah, une amie écossaise, passe une annonce dans un magazine bilingue : « Jeune fille anglaise ouverte cherche amis français ». Nombreux sont les hommes à répondre à l’annonce mais l’un d’entre eux ne sera pas charmé par l’écossaise, mais par l’anglaise. Quelques années plus tard, rien ne va plus entre le surnommé Mr.Frog et la Petite Anglaise (qui ont eu ensemble une petite fille, Tadpole). Les doutes font alors place aux certitudes…
C’est rare, mais ça arrive, j’ai vraiment peiné à lire ce roman. J’ai lu une première fois les trois premiers chapitres (environ 50 pages) et, comme j’avais l’impression d’être passée à côté, j’ai repris ma lecture depuis le début. Le livre semble prendre son envol lorsque Catherine commence son blog, mais en fait non. Je n’ai pas trouvé ce roman drôle, je ne l'ai pas non plus trouvé émouvant. Je me suis réellement ennuyée : les « aventures » de Catherine m’ont laissée complètement indifférente. Le blog tient dans ce roman une place essentielle. Cela aurait pu m’intéresser étant moi-même blogueuse. En fait, pas du tout. La conception que j’ai du blog et d’internet de manière plus générale est bien différente de celle de Catherine. Exposer sa vie privée comme elle le fait sur son blog est une idée avec laquelle j’ai beaucoup de mal. Des moments aussi intimes qu’une rupture par exemple n’ont, à mon sens, pas à être dévoilés. Mais c’est un avis très personnel. Il m’a semblé que Catherine Sanderson vivait à travers son blog et j’ai parfois trouvé ça malsain. Un des personnages du roman expose d’ailleurs cette idée : « Avons-nous vraiment besoin de savoir tout ça ? s’est plainte Teresa sans attendre. Ne croyez-vous pas que certaines informations devraient rester du domaine de la vie privée… ? Tous ces détails personnels que vous dévoilez, des détails qui, à votre place, me donneraient envie de rentrer sous terre… Une fois que vous lâchez quelque chose dans le cyberspace, il n’y a aucun moyen de le rattraper. »
Pour ceux que le roman intéresserait tout de même, sachez que le blog de l’auteure est visible sur le net à cette adresse : http://www.petiteanglaise.com (je ne vous cache pas ma surprise quand j’ai vu que le blog était écrit en anglais… c’est étrange quand on sait qu’à plusieurs reprises, l’auteure regrette, après quelques mois passés en France, de ne côtoyer quasiment que des Anglais...).
Merci à l’équipe de Livraddict (je me répète, mais allez y faire un tour !) et aux Editions Calmann-Lévy !
Les avis de : Jess, Lyra Sullyvan, Miiiel, Celsmoon.
L’œuvre en quelques mots…
« Tandis que nous regagnions le bureau en silence, en nous préparant à affronter les courants d’air glacé de la climatisation, je me suis demandé dans quelle mesure la nécessité de trouver de la matière pour Petite Anglaise guidait réellement mes choix. Vivais-je ma propre vie, ou bien était-ce elle le maître chorégraphe qui me poussait là où se trouvait les bonnes histoires ? Aurais-je vécu différemment ma vie, si cette dernière n’était pas le sujet de mon blog ? »