Alan Bennett, La Reine des lectrices
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les sœurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'œil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Prenez un livre qui, visiblement, a été apprécié par un grand nombre de lecteurs depuis sa parution.
Lisez-le.
Rédigez votre critique au moins cinq ou six semaines après l’avoir fini.
Regardez ce qu’il en reste.
Voici une recette testée et approuvée à de (trop) nombreuses reprises par la blogueuse débordée que je suis.
Que reste-t-il de ce roman lu dans le cadre du challenge Un mot, des titres ? Pas grand-chose à vrai dire… L’histoire de la reine d’Angleterre qui se prend d’une soudaine passion pour la lecture : l’idée est originale mais cela ne suffit pas car ce roman, qui n’est pas désagréable à lire, est bien loin d’être palpitant. En suivant la reine dans les étapes de son addiction, le vrai lecteur, le passionné, est amené à se reconnaître dans cette douce folie que les autres ont beaucoup de mal à comprendre. Mais l’histoire semble lente alors même que le livre est court. On sourit, parfois, mais on ne rit jamais. L’humour so british n’est pas accessible à tous.
En résumé, c’est un livre que je ne regrette pas d’avoir lu mais qui ne m’a pas transportée, malgré quelques réflexions intéressantes sur la lecture.
L’œuvre en quelques mots…
« Elle ne parlait d’ailleurs de ses lectures à personne, encore moins en public, sachant qu’une passion aussi tardive – si sincère soit-elle – risquait de l’exposer au ridicule. Il en serait allé de même, songeait-elle, si elle s’était brusquement enthousiasmée pour Dieu ou pour la culture des dahlias. A son âge, à quoi bon ? auraient pensé les gens. Pour elle, cependant, rien n’était plus sérieux et elle éprouvait à l’égard de la lecture le même sentiment que certains écrivains envers l’écriture : il lui était impossible de s’y dérober. A cette époque avancée de son existence, elle se sentait destinée à lire comme d’autres l’avaient été à écrire. » (p.51-52)
« Elle en tira la conclusion qu’il valait mieux rencontrer les auteurs dans les pages de leurs livres, puisqu’ils vivaient sans doute autant dans l’imagination de leurs lecteurs que leurs personnages. La plupart n’avaient d’ailleurs pas l’air de trouver qu’on leur faisait une faveur particulière en lisant leurs ouvrages, estimant au contraire que c’étaient eux qui en faisaient une au public, en les écrivant. » (p.57)