Agota Kristof, C'est égal
Un homme est changé en statue au moment où il embrasse son chien pour la dernière fois ; une femme s'étonne que son mari se soit fendu le crâne en tombant de son lit sur une hache ; un enfant marche près d'un puma « splendide, beige et doré », comme sorti d'un tableau surréaliste, pour aller retrouver son père...
Entre la fable et le cauchemar, ces vingt-cinq récits baignent dans une atmosphère étrange et émouvante, qui constituent peut-être la part la plus secrète de l'œuvre d'Agota Kristof.
Je découvre avec ce titre l’univers d’Agota Kristof, surtout connue pour sa « trilogie des jumeaux » au premier tome si controversé.
C’est égal est un petit recueil d’une centaine de pages dont les nouvelles sont relativement courtes et, à mon sens, inconsistantes. A part trois ou quatre qui m’ont bien plu (disons qu’elles m’ont semblé plus intéressantes que les autres), je me suis vraiment ennuyée et je me suis demandé quel était l’intérêt de chacune d’entre elles. Les thèmes abordés sont assez divers et j’aurais bien du mal à vous en faire une synthèse mais, ce qui est sûr, c’est que toutes les nouvelles m’ont paru incomplètes, inachevées. On m’annonçait, en 4ème de couverture, « Une sobriété à [me] couper le souffle », eh bien pas un instant je n’ai eu le souffle coupé. Ce n’est pas pour autant un recueil dont la lecture est fastidieuse (il peut être lu en 1h) mais elle n’est certainement pas transcendante et d’ici quelques semaines, je n’en aurai plus aucun souvenir.
L’œuvre en quelques mots…
« Entrez, docteur. Oui, c’est ici. Oui, c’est moi qui vous ai appelé. Mon mari a eu un accident. Oui, je crois que c’est un accident grave. Très grave même. Il faut monter à l’étage. Il est dans notre chambre à coucher. Par ici. Excusez-moi, le lit n’est pas fait. Vous comprenez, je me suis un peu affolée quand j’ai vu tout ce sang. Je me demande comment j’aurai le courage de nettoyer ça. Je crois que je vais plutôt aller habiter ailleurs. » (« La hache », p.7)