Bertrand Santini, L'Écrivain pour enfants qui détestait les enfants
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Gontran Pelpoir, savant professeur de latin, devient malgré lui auteur de livres pour enfants.
Seul problème : il a une peur bleue des enfants ! Comble de malchance, ses livres connaissent un tel succès que le malheureux doit affronter des hordes de jeunes lecteurs lors de séances de dédicaces.
Un jour, il reçoit une invitation à rencontrer sa plus grande fan, la princesse Bianca, douze ans, fille d’un roi milliardaire. Impossible de refuser ! Mais sitôt franchies les portes de ce royaume isolé sur une île de Méditerranée, le pauvre Pelpoir se retrouve prisonnier de cette enfant malicieuse et autoritaire. Leur relation explosive va alors prendre un tour inattendu…
Gontran Pelpoir est un érudit : il est professeur d’université spécialisé en langues anciennes, traducteur et auteur de romans que l’on pourrait qualifier de très sérieux, son plus grand succès étant la traduction comparée des fables d’Esope. Un jour, son éditrice Anaïs l’appelle pour lui faire une proposition : elle cherche quelqu’un pour rédiger la suite du roman pour enfants Peter et Eliott le dragon. Le problème, c’est que Gontran Pelpoir déteste les enfants ! L’écrivain accepte finalement : son roman est une réussite totale, les chiffres de ventes s’envolent et il est contraint d’enchaîner les salons et de rencontrer son public, composé – vous vous en doutez – d’une multitude d’enfants criards et repoussants. Il est également invité à rencontrer sa plus grande fan, la princesse Bianca du royaume de Présigurie, et se retrouve embarqué dans une aventure qui va déstabiliser ses convictions et peut-être changer sa vie…
Le début du roman est vraiment satisfaisant : d’une part, l’idée de départ annoncée par le titre est très intéressante, d’autre part, c’est raconté d’une manière très drôle. Le portrait du professeur est savoureux et les premières rencontres avec le public et les autres écrivains dans les salons sont cocasses. La bascule se fait lorsque Gontran Pelpoir arrive au royaume de Présigurie : je ne dirais pas qu’il y a un changement de ton car l’auteur, Bertrand Santini, continue de miser sur l’humour, mais ce n’est pas l’humour des premières pages. C’est une accumulation de situations absurdes et de révélations prévisibles. Je n’ai pas compris deux ou trois scènes qui, à mon avis, sont mauvaises tant elles misent sur un rocambolesque grotesque. C’est dommage, il y avait de quoi faire quelque chose d’à la fois drôle et touchant, et c’est sans doute les deux adjectifs qui reviendront le plus pour qualifier ce roman ; mais, pour moi, c’était too much, sans pour autant être une catastrophe. Je suis incapable de dire si L’Écrivain pour enfants qui détestait les enfants plaira à sa cible.
L’œuvre en quelques mots…
« Il y avait cependant de sérieuses raisons à ce que Gontran Pelpoir ne devienne jamais un écrivain pour enfants, la principale étant que Gontran Pelpoir détestait les enfants.
Il ne leur vouait pour autant aucune haine.
On peut même affirmer qu’il ne leur voulait aucun mal.
Simplement, leur présence l’indisposait.
Il les tenait pour des êtres essentiellement bruyants, pénibles, crasseux, capricieux, et c’était d’après lui un signe d’excellente santé mentale que de ne pas rechercher la compagnie de telles créatures.
Quand, dans la rue, il croisait une femme enceinte, il ne pouvait s’empêcher de marmonner dans sa barbe : « Etait-ce bien nécessaire, madame ? » » (p.6)