Joëlle Ecormier, Kô

Publié le par calypso

 

Les yeux noirs de Kô ne quittent presque jamais l'Indien. Même hors de sa vue, la nuit pendant son sommeil, quelque chose en lui guette les flots. « Ne tourne jamais le dos à l'Océan où il te prendra au moment où tu t'y attends le moins. » Son père, qui lui avait donné ce conseil, s'était pourtant fait prendre. Kô se souvient que c'était un vendredi. Le jour de l'effondrement de l'univers, l'arrêt de la danse des étoiles et du mouvement de toutes choses.

 

Le père de Kô a disparu, emporté par l’océan, mais l’adolescent est incapable de se résigner. Chaque jour, il se dirige vers les eaux cruelles qui recrachent des déchets venus d’ailleurs, à défaut de lui rendre son père. Il les récupère et les revend pour aider Nila, sa mère, et permettre à sa petite sœur Sindhu d’aller à l’école. Il en garde aussi quelques-uns qu’il entrepose dans un cabanon de pêche : dans son esprit, ils sont comme des signes envoyés par son père. Un jour, ce sont les débris d’une aile qui échouent sur le sable. Kô n’ignore pas d’où ils pourraient provenir : les médias ont parlé d’un avion disparu. Mais cette aile n’est pas la seule à faire son apparition. Peu après, un homme arrive qui porte son lot d’incertitudes et de souffrances, un homme qui ne cherche qu’une vérité qui se trouve peut-être entre les mains d’un adolescent tout aussi perdu que lui...

Il y a vraiment des romans jeunesse de qualité et celui-ci en fait partie. Il n’attirera peut-être pas tous les adolescents, mais il touchera les cœurs sensibles. C’est un récit intimiste et poétique qui dit – en suggérant beaucoup – la difficulté de faire son deuil et de communiquer avec ses proches dans ces circonstances. Les personnages sont touchants, chacun à leur manière, et leurs relations complexes particulièrement bien décrites alors même que le roman est court. La fin esquisse une possibilité d’une manière très délicate. C’est une vraie réussite.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Zebulo pour cette découverte !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Il faut de l'espoir pour être heureux, croire en quelque chose, quelle qu'elle soit. » (p.67-68)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article