Claire Gratias, Je voulais juste être libre
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Pourquoi Manon, 16 ans, réputée pour être une fille très sage, s’est-elle enfuie de chez elle un soir de juin ? Pourquoi sa mère a-t-elle attendu si longtemps avant de signaler sa disparition ? Pourquoi Salomé, qui était pourtant sa meilleure amie, n’a-t-elle plus aucune nouvelle d’elle ? Et pourquoi Valentin ne veut-il pas révéler jusqu’où il a accepté d’aller par amour pour Manon ?
Si chacun confie ce qu’il sait, peut-être percera-t-on, au final, l’énigme de cette étrange disparition – celle d’une jeune fille qui rêvait juste d’être elle-même, en toute liberté.
C’est un roman pour adolescents construit sous la forme d’une série d’interrogatoires. L’enquête porte sur la disparition de Manon, âgée de 16 ans, a priori une jeune fille bien sous tous rapports, et les personnes interrogées appartiennent à sa famille ou à son cercle amical. Parmi elles, personne ne semble en mesure de dire ce qui est arrivé réellement à Manon et pourtant les témoignages mis bout à bout vont peu à peu faire émerger la vérité, dévoilant les erreurs et les fragilités d’une adolescente en proie à un grand mal-être.
Divisé en cinq actes comme une pièce de théâtre, Je voulais juste être libre est un roman efficace et convaincant. L’originalité de la narration est un point fort comme l’est le tour de force consistant à créer une héroïne qui n’est jamais directement présente dans le roman, si ce n’est à travers le discours des gens qui l’ont côtoyée. Le parallèle établi entre l’héroïne, Manon L., et Manon Lescaut – chaque acte débutant par une citation extraite du roman de l’Abbé Prévost –, fait des relations sociales le sujet principal du roman : relation familiale conflictuelle, amitiés adolescentes épanouissantes ou décevantes, premiers émois faussés par des idéaux peu réalistes… Dans la confrontation des rêves et de la réalité, la liberté a un prix et le récit glisse doucement vers un tragique que l’on pressentait, sans en être tout à fait sûr tant le personnage de Manon reste mystérieux.
L’œuvre en quelques mots…
« A posteriori, c’est toujours facile d’affirmer : il aurait fallu agir de telle ou telle façon. Qui sait si nos destins ne sont pas tracés depuis longtemps au moment où nous croyons effectuer nos choix, prendre nos décisions ? »