Richard Montanari, 7

Publié le par calypso

 

Badlands, le quartier le plus désolé de Philadelphie, un ramassis d'espoirs déçus, de rêves brisés, d'existences détruites. C'est là, dans un appartement insalubre, que l'on découvre le corps d'une jeune femme, minutieusement disposé dans une mise en scène macabre. Lorsqu'un homme téléphone à la police pour revendiquer le meurtre, celle-ci, venue l'appréhender, ne découvre qu'un cœur humain et un message crypté.

Ludus : « jeu »,  en latin. Telles sont les cinq seules lettres dont vont disposer Byrne et Balzano pour tenter de comprendre les agissements d'un meurtrier pervers, machiavélique et diablement joueur.

Car c'est bien d'un jeu macabre qu'il s'agit, le tueur mettant en place un méticuleux puzzle mortel, inspiré d'un casse-tête chinois millénaire, dont seule la résolution peut conduire à l'homme qui se cache derrière ces atrocités. L'homme qui a pris Badlands comme terrain de jeu. L'homme qui dicte les règles.

 

J’avais noté ce titre depuis un bon moment déjà mais vous savez ce que c’est… L’univers du thriller est tellement foisonnant que nos listes de lecture augmentent de façon exponentielle et qu’il est parfois bien difficile de s’y retrouver. Avec 7, Richard Montanari répond aux codes du genre : il livre un thriller efficace, assez addictif et relativement original. Le duo d’enquêteurs – Jessica Balzano et Kevin Byrne – est connu des lecteurs mais cela n’a absolument pas entravé ma lecture. Ils sont tous les deux policiers à Philadelphie et, avec leur équipe, ils sont confrontés à un tueur en série identifié dès le début du roman de manière à ce que le lecteur puisse suivre à la fois l’avancée de l’enquête et la progression machiavélique du psychopathe. Ce dernier a grandi dans l’univers de la magie et les meurtres qu’il commet sont liés à cette passion qui l’a autant émerveillé que détruit lorsqu’il était plus jeune. Il joue littéralement avec les enquêteurs en n’hésitant pas à les mener vers les corps de ses victimes et en leur proposant, sous la forme d’un tangram, une énigme censée leur permettre d’intervenir avant la fin de son projet. Il est extrêmement intelligent mais ce n’est pas un surhomme et il commet des erreurs. Le profil du meurtrier et son modus operandi sont véritablement les points forts de ce roman. Mention spéciale également pour les dialogues entre les membres de la police, je les ai trouvés réalistes et percutants.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Derrière lui s'élève une immense bâtisse victorienne, une vieille dame à la parure depuis longtemps passée. Les jardins qui l'entourent sont envahis par les mauvaises herbes, les sentiers de pierres infestés de broussailles, les gouttières rongées par le vert-de-gris. Elle est le musée de son existence, une maison construite avec art à une époque où l'on donnait un nom aux habitations aussi distinguées et exceptionnelles que celle-là, un nom qui imprégnait la conscience du paysage, l'âme de la ville, le patrimoine de la région. »

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