Mehdi Charef, La Cité de mon père

Publié le par calypso

 

Enfin, la famille d'Ahmed vit dans un logement digne, propre, confortable. Le père voit son nom sur une boîte aux lettres, et n'en revient pas. Lui qui a imposé aux siens l'exil et la boue, les bidonvilles et la cité de transit peut être fier de ce qu'il a accompli. Il a réussi.

Alors qu'à l'usine Ahmed travaille pour compléter la paie de son père, les années 1970 démarrent en fanfare. Les cheveux longs, les virées en boîte, le rock venu d'Amérique font souffler un vent nouveau de liberté auquel le jeune homme est loin d'être insensible...

 

Lecture n°4 dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket – Sélection Littérature française.

 

Mehdi Charef est arrivé en France dans les années 70 avec sa famille. D’abord logée dans un bidonville de Nanterre, elle finit par déménager dans un quatre pièces situé au cœur d’une cité HLM. Cet événement tant attendu constitue le point de départ de La Cité de mon père, court roman dans lequel l’auteur relate des anecdotes concernant leur nouvelle vie, dit toute l’affection qu’il a pour ses parents, et s’adresse à sa sœur décédée, Amina, par le biais de lettres évoquant des souvenirs plus anciens liés aux années passées en Algérie dans le village d’Ouled Charef. Les va-et-vient mémoriels entre le pays de l’enfance et la terre d’accueil sont l’occasion pour lui d’interroger l’immigration et l’intégration, entre espoir et désillusion, sans pathos et avec tendresse. La Cité de mon père n’a pas été une lecture désagréable mais je ne sais pas ce qu’il en restera dans quelques semaines. Si certains passages poétiques ont pu me faire oublier l’aspect décousu de l’ensemble, une impression d’incomplétude ne m’a cependant pas quittée. Peut-être parce que ce roman est le troisième volet d’une trilogie… Avis très mitigé donc.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Comme j’étais prince, il me faut le redevenir… Je vais créer un royaume, ici, dans ma cité dite des banlieues. Ce sera le mien. Je ne veux pas d’un dortoir comme demeure. » (p.53)

 

« J’ai vingt ans. Je suis un étranger en Algérie, je suis un étranger en France. Je me sens frère de tous. J’ai perdu toute notion d’appartenance, d’union solidaire avec ceux qui ont dormi entourés de leurs enfants dans les bidonvilles. Je nie toute forme d’embrigadement. Si les autres ne me rappelaient pas mes origines, d’un regard en biais, comme l’oiseau, je volerais. » (p.91)

 

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