Mireille Mirej et Matt7ieu Radenac, Pour toi que je déteste

Publié le par calypso

 

Des enveloppes rouges. Voilà ce que des jeunes trouvent un jour dans leurs affaires. Comment sont-elles arrivées là ? Qui les écrit ? Pourquoi toujours ces mêmes mots inscrits dessus : « Pour toi que je déteste » ? Les visages et les personnalités des destinataires de ces mystérieux courriers défilent, et tous ont un point commun : une colère immense qui semble les dévorer.

Très vite, la seule solution semble être l’écriture, la libération et, finalement, la possibilité d’appartenir à quelque chose de plus grand. Un grand projet, un grand dessein, un grand roman qui pourrait donner du courage et de l’énergie aux lecteurs et aux lectrices de cette génération.

Une nouvelle génération, oui… mais sera-t-elle meilleure que les précédentes ?

 

Une enveloppe rouge sur un fond rouge. Sorti de cette enveloppe, un papier blanc sur lequel figure la mention « Pour toi que je déteste », mention qui fait office de titre. Il n’en fallait pas plus pour attirer mon attention. Ce roman écrit par Mireille Mirej et Matt7ieu Radenac est destiné aux adolescents. Il a été publié par les Éditions du Muscadier dans la Collection « Rester vivant » dont l’objectif est de proposer aux préadolescents et aux adolescents des histoires qui leur ressemblent, directement inspirées de leur quotidien et des problématiques de leur génération et du monde dans lequel ils évoluent, afin de les faire réfléchir et d’éveiller leur esprit critique. C’est une ligne éditoriale qui m’intéresse fortement.

Dans Pour toi que je déteste, des adolescents reçoivent de mystérieuses enveloppes rouges contenant chacune une lettre. Les lettres ne sont jamais signées et elles révèlent toutes une colère profonde. Quant aux destinataires, ils ne semblent pas comprendre pourquoi ils se retrouvent avec ces lettres entre les mains. Et pourtant, en découvrant petit à petit quelques bribes de leur quotidien, on comprend qu’eux aussi auraient beaucoup à exprimer…

Le début de ce roman peut être assez déstabilisant. En effet, le lecteur est face à une succession de courts chapitres présentant chacun un adolescent ou une adolescente. Si un fil conducteur est bien présent (la réception des enveloppes rouges), on ne voit en revanche pas immédiatement émerger les personnages principaux. J’ai presque envie de dire qu’il n’y en a pas et que l’adolescent, avec ses difficultés, ses contrariétés mais aussi ses espoirs, est le personnage principal du roman. Il arbore plusieurs visages mais qui disent tous le mal-être qui peut être le sien. Mais ce serait tout de même oublier un peu trop rapidement Léo et Miette qui, plus que les autres, vont avoir un rôle à jouer dans ce roman. Ils forment un duo très sympathique que j’ai pris plaisir à voir évoluer. Une fois les premiers chapitres passés, c’est à leurs côtés que l’on comprend de quoi il retourne exactement, tout en continuant à faire connaissance avec d’autres adolescents. Tout cela se passe dans la première partie, intitulée « Rouge hier ». Quant à la seconde, je n’en dirai rien, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, mais sachez qu’elle m’a également beaucoup plu et surprise. Ce roman est en définitive une belle découverte. Je l’ai trouvé très juste aussi bien dans le ton que dans la thématique abordée. On sent que les auteurs connaissent les adolescents et leur complexité. Il est très riche, peut-être pourrait-on lui reprocher de l’être trop (nombreuses sont en effet les pistes de réflexion engagées) mais c’est dû au concept qui est au cœur même du roman. Il prône des valeurs qui sont essentielles et véhicule un optimisme qu’on a envie de partager. C’est un roman que je n’hésiterai pas à conseiller autour de moi.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Puis il y a eu cette enveloppe rouge trouvée dans mon casier au refuge où je suis bénévole. Sur le coup, impossible de savoir qui l’avait mise là, mais peu importait. L’essentiel est le chemin qu’elle m’a permis de faire pour que je me calme et que je passe à autre chose. Etre en colère, ça ne peut pas durer toute la vie. » (p.183)

 

« C’est fou comme la colère est partout. De la plus petite insignifiante à la grosse, comme si elle s’insinuait dans tous les recoins de la vie. » (p.190)

 

 

 

 

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