Mikaël Ollivier, Tout doit disparaître
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En partant s'installer à Mayotte avec ses parents, Hugo imaginait une vie d'expat rêvée sur une île paradisiaque... Il déchante très vite : la chaleur, la mousson, les bidonvilles, tout le heurte. Seul Blanc de sa classe, il peine à s'intégrer avant de faire la connaissance d'une autre élève, Zaïnaba. Déjà mère d'un enfant, elle sera son premier amour.
Avis mitigé sur ce roman dont j’ai apprécié la première partie et beaucoup moins la seconde. J’ai même eu l’impression de lire deux romans différents tant les événements racontés dans la première moitié m’ont semblé presque – je me sens obligée de nuancer tout de même – absents de la seconde. Tout bascule pour Hugo lorsque ses parents, enseignants à Béthune, obtiennent leur mutation pour Mayotte, autant dire « le bout du monde », titre d’ailleurs donné à la première partie de Tout doit disparaître. Les conditions de vie qu’ils découvrent sur place sont un véritable choc : la mère de Hugo peine à s’acclimater et rêve de retrouver la France tandis que son fils s’interroge, commence à développer son esprit critique, tout en prenant de la distance et en profitant de sa vie d’adolescent. Mais il s’égare et ses parents décident de le renvoyer en France. Là, c’est un deuxième choc : il ne supporte plus la société dans laquelle il doit vivre et en particulier la surconsommation permanente…
Tout doit disparaître a reçu six prix littéraires, ce qui n’est pas rien. En tant qu’adulte, j’y ai trouvé des problématiques intéressantes et, pour certaines, intelligemment développées, mais j’ai été gênée par ce que j’appellerais une absence d’unité. Je n’ai pas compris pourquoi l’un des événements majeurs du roman était à ce point passé sous silence par la suite. Était-il si utile ? J’en doute… Était-il destiné à émouvoir le lecteur ? Peut-être… En tout cas, moi, je n’ai pas été émue, l’affaire ayant été pliée en un rien de temps. L’évolution du personnage me paraît également un peu rapide et radicale, mais bon, pourquoi pas, après tout, tant que cela peut permettre aux adolescents de réfléchir à leur tour... Reste à savoir si ce roman pourrait leur plaire. À tester !
L’œuvre en quelques mots…
« Le collège a repris deux jours plus tard et j’y suis retourné tel un automate, en me demandant s’il était censé se passer autre chose dans la vie que l’écoulement du temps. Si un jour, devenu sans même m’en rendre compte un vieil homme, j’allais jeter un regard en arrière pour constater que rien ne m’était vraiment arrivé, que j’avais oublié mes rêves, mes ambitions, que je m’étais résigné à seulement exister. » (p.170)