Clémentine Beauvais, Songe à la douceur

Publié le par calypso

 

Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, elle est timide, idéaliste et romantique. L'inévitable se produit, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana a changé, Eugène également. Vont-ils encore aller à l'encontre de leurs sentiments ?

 

Les lectures se suivent et ne se ressemblent pas, heureusement ! J’avais prévu de lire ce roman de Clémentine Beauvais depuis un moment déjà mais vous savez ce que c’est, une bibliothèque qui se remplit sans cesse, des lectures qui s’intercalent, des tentations de plus en plus nombreuses… Bref, j’ai enfin ouvert Songe à la douceur et je n’ai pas regretté une seule seconde. Quel roman délicieux ! J’ai tout aimé de ce texte. Tout d’abord, l’utilisation des vers libres qui apportent incontestablement un petit plus au texte : on est entre le roman et la poésie, et les envolées lyriques des personnages ne viennent jamais entraver la compréhension du texte ; au contraire, tout paraît naturel et, une fois les premières pages passées, on oublie qu’on est en train de lire un texte différent des autres. Ensuite, les deux protagonistes, Tatiana et Eugène : ils sont aussi attachants l’un que l’autre, ils s’enflamment, doutent, se questionnent, vont de l’avant, font marche arrière, c’est un plaisir de suivre leurs pensées par l’intermédiaire d’un narrateur omniscient qui n’hésite pas à intervenir dans son propre récit. Enfin, cette alchimie merveilleuse entre profondeur et légèreté, poésie et humour : la plume de Clémentine Beauvais donne à cette histoire qui pourrait paraître banale une force extraordinaire. À lire, vraiment !  

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

                    « Or, tout à coup, son attente indéterminée

                    avait pris la forme de Tatiana.

Tout à coup il y avait un bientôt à attendre,

        un corps vers lequel tendre,

        ce n’était plus une attente pour passer le temps,

vague, visqueuse,

        non, c’était une attente vive, vertigineuse,

une attente nette, en trois mots :

        samedi / Tatiana / Orsay,

                     une attente à construire et à ornementer. » (p.98-99)

 

« Il était conscient que ça tournait à l’obsession.

 

Chère Tatiana je pense beaucoup à toi

                                  depuis l’autre jour       comment

Tatiana je ne pense pas à grand-chose

                     d’autre depuis l’autre jour       bien faire

    Ma Tatiana je ne pense absolument

          qu’à toi seule depuis l’autre jour        flipper

 Ma chère Tatiana il m’est strictement  

        impossible de ne pas penser à toi        une fille

 

Donc finalement, il ne lui écrivit pas. » (p.104)

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