Jean-Christophe Tixier, Sept ans plus tard
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« Et si nous nous retrouvions le temps d'un week-end ? » La suggestion de Pauline m'a d'abord étonné. Revoir les copains de la classe de CM2, sept ans plus tard. Pourquoi pas... Puis la peur de rencontrer Anthony m'a paralysé. Son air supérieur, sa violence, ont resurgi. Je vais finalement à ce rendez-vous. Sept ans après, la peur va-t-elle changer de camp ?
Roman commencé et terminé dans la même journée. Il se lit vite, vous l’aurez compris, car il présente une histoire très resserrée en terme d’espace, de temporalité et d’action. De fait, le public auquel il est destiné n’aura aucun mal à en venir à bout et il est à parier que personne ne rechignera quant au nombre de pages (à peine 150). Dans Sept ans plus tard, nous suivons Pierre-Adrien, le narrateur, qui se rend à un week-end de retrouvailles avec ses anciens camarades de CM2 qu’il n’a jamais eu l’occasion de revoir. Je ne sais pas si c’est très réaliste mais j’imagine que Jean-Christophe Tixier a tenu à ce que ses personnages ne soient pas encore tout à fait des adultes et que le nombre d’années entre les deux temporalités – celle de la narration et celle des souvenirs – ne soit pas trop important. Si Pierre-Adrien a accepté la proposition de Pauline, l’organisatrice, c’est à reculons et il ne garde pas de bons souvenirs de sa dernière année d’école primaire. Mais il n’est pas le seul : très vite, le lecteur comprend que beaucoup d’anciens élèves de la classe ont souffert et les blessures du passé semblent converger vers un même individu… Anthony. Classé dans la collection Heure Noire chez Rageot, Sept ans plus tard n’est pas à proprement parler un polar même s’il met en place une forme de suspense. C’est surtout un bon point de départ pour une réflexion individuelle et collective sur le harcèlement scolaire. Individuelle, car il est évident que le sujet abordé parlera à un grand nombre de jeunes qui sauront tisser des liens entre la fiction et leur propre expérience. Collective, car il est important d’accompagner la lecture de ce roman où il est si clairement question de violence physique et psychologique.
L’œuvre en quelques mots…
« De la pointe de mon crayon, j’entrepris de coucher sur le papier les souvenirs de cette année de CM2. D’un geste ferme et rapide je dessinai quelques silhouettes, mais mes coups de crayon n’étaient plus que des coups de griffes qui lacéraient les personnages, loin de l’ironie cinglante dont j’aimais émailler mes dessins. » (p.15)