Valérie Tong Cuong, Un tesson d'éternité

Publié le par calypso

 

Anna Gauthier mène une existence à l’abri des tourments entre sa pharmacie, sa villa surplombant la mer et sa famille soudée.

Dans un climat social inflammable, un incident survient et son fils Léo, lycéen sans histoire, se retrouve aux prises avec la justice. Anna assiste impuissante à l’écroulement de son monde, bâti brique après brique, après avoir mesuré chacun de ses actes pour en garder le contrôle.

Qu’advient-il lorsqu’un grain de sable vient enrayer la machine et fait voler en éclats les apparences le temps d’un été ?

 

Je croise le nom de Valérie Tong Cuong depuis des années et plusieurs de ses titres ont attiré mon attention. C’est pourtant Un tesson d’éternité qui est arrivé entre mes mains, alors que je n’en avais pas vraiment prévu la lecture. Mais c’est quelque chose que j’apprécie : entre deux lectures désirées, j’aime piocher complètement au hasard un titre et me laisser porter par cette naïveté de lectrice qui s’est tenue loin des réseaux sociaux et des avis dithyrambiques ou mordants. Ma rencontre avec Valérie Tong Cuong s’est donc faite avec ce roman de la rentrée littéraire dont j’ai vu, depuis, à quel point il est apprécié. C’est incontestablement un bon roman, et si le sujet-même n’a pas donné lieu à un coup de cœur chez moi, force est de constater qu’il est sacrément bien écrit et que la tension, qui monte de page en page, est orchestrée d’une main de maître. J’ai aimé la manière dont l’autrice conduit cette famille, a priori bien sous tous rapports, à voler en éclats, j’ai aimé que les personnalités ne soient pas complètement tranchées ou lisses, mais qu’au contraire elles soient floues et complexes. J’ai évidemment aimé le personnage d’Anna dont on découvre peu à peu les traumatismes et les failles : elle sombre et le lecteur ne se délecte pas de cette situation, il est seulement happé par le mécanisme brillamment décrit qui la conduit au point de non-retour. C’est très précis, incisif, assez froid. Et même si j’aime être émue à en avoir la gorge serrée, je crois que c’est ce style direct et sans fioritures qui fait la force du roman.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Anna cherche à quel moment le train a déraillé, mais tout ce qu’elle voit, c’est son œuvre : une vie ordonnée et heureuse. Rien qui puisse mener ici, où les loups mordent les proies faciles, sans défense, celles qui ne savent rien de la violence. »

 

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