Madeline Miller, Le Chant d'Achille

Publié le par calypso

 

Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu'Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l'amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible.

Quand, à l'appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l'un et la colère de l'autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre... Au risque de faire mentir l'Olympe et ses oracles.

 

Pourquoi n’ai-je pas lu avant Le Chant d’Achille paru en 2015 ? Il m’est impossible de répondre à cette question. Je n’ai pas le souvenir d’avoir lu les critiques enflammées qui ont dû fleurir à cette époque mais comme j’évite généralement de trop en lire quand les avis sont unanimes, cela n’a rien de surprenant. Je sais juste que j’ai fini par noter un jour ce titre dans un petit carnet, d’avance séduite par le sujet abordé, et qu’il a fini entre mes mains à la mi-juillet. Il a fait avec moi un bon petit paquet de kilomètres et c’est les pieds caressés par le bleu de la mer Egée que j’ai entamé ma lecture. Et quelle lecture ! J’ai adoré ce roman et en particulier la première moitié, avant le départ des personnages pour Troie. À aucun moment je n’ai cherché à comparer Le Chant d’ Achille à l’Iliade car Le Chant d’Achille n’est pas l’Iliade. C’est peut-être une des clés pour apprécier le texte : faire confiance à l’autrice dont l’érudition ne paraît pas contestable et se laisser porter par la beauté et la puissance du texte, sans penser à nos connaissances personnelles sur cette histoire légendaire et sans chercher à se souvenir des autres réécritures et adaptations diverses et variées. Au contraire, suivre les courses espiègles d’Achille et de Patrocle, observer leurs sentiments naissants et la délicatesse des corps qui se rapprochent, craindre leur départ pour Troie et trembler à la lecture des noirs présages, découvrir et comprendre les indécisions, les certitudes, les désenchantements et les exaltations des personnages. Je recommande ce titre sans hésiter.

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« J’appris à dormir durant la journée pour ne pas être fatigué au retour d’Achille. Dans ces moments-là, il avait toujours besoin de parler dans le plus grand détail des visages, des blessures et des faits et gestes de ses ennemis. Et je voulais être capable de l’écouter, de digérer ces images sanglantes pour les peindre sur le vase de la postérité en les rendant plates et banales. Pour le délivrer de ce fardeau et l’aider à redevenir lui-même. »

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W
Je pense que tu devrais tenter Circé de la même auteure. TU devrais beaucoup aimer !
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C
C'est une lecture prévue !