Stanislas Petrosky, Ils étaient vingt et cent...

Publié le par calypso

 

 

Gunther, jeune Allemand opposé au régime nazi, excelle dans l’art du dessin.

Il se retrouve promu illustrateur officiel du camp de Ravensbrück, son œil d’artiste interprète la vie et surtout la mort.

L’histoire d’un homme qui a vu la construction et la libération du plus grand camp d’extermination de femmes du IIIe Reich, un homme qui a vécu des deux côtés des barbelés.

 

Je connaissais de nom Ravensbrück, mon amour mais, n’ayant jamais retenu l’identité de l’auteur, je n’ai pas immédiatement fait le lien avec Ils étaient vingt et cent… qui en est la réédition enrichie. Mes lectures passées – je pense notamment à Kinderzimmer ou Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux – m’avaient déjà permis d’approfondir mes connaissances historiques et de saisir l’abominable réalité du camp de concentration de Ravensbrück, et j’étais curieuse d’en apprendre encore davantage, d’autant plus que ce titre propose un angle d’approche encore différent. D’une part, le protagoniste est un Allemand qui n’adhère aucunement au régime nazi et finira même par porter le pyjama rayé, et, d’autre part, il a un don pour le dessin et c’est cette qualité qui lui permet d’aller et venir librement dans le camp. A travers son regard, à travers les dessins qui l’occupent à longueur de journée, le lecteur est invité à découvrir toutes les horreurs du camp qui sont livrées de manière crue pour mieux refléter la cruauté des actes. Hormis l’histoire d’amour qui le lie à Edna et dont je n’ai sincèrement pas compris l’intérêt, et, en terme de narration, le passage incessant du romain à l’italique (et vice-versa) qui m’a laissée perplexe, tout m’a semblé d’une très grande justesse et proche de ce que l’on sait, historiquement parlant. Le roman, en offrant la parole à un Allemand, ouvre par ailleurs la voie à un abondant et essentiel questionnement sur la culpabilité.

 

Je remercie infiniment Babelio et Evidence Editions qui ont permis cette lecture.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Mes larmes coulaient et je les laissais tomber sur mon esquisse. Elles m'aidaient, je m'en servais pour estomper, diluer les gris. Du doigt, j'étalais mon dégoût des hommes. » (p.50)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article