Maxime Girardeau, Persona
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Dans les sous-sols de l'asile Sainte-Anne, la nuit a été sanglante. Un homme y est retrouvé horriblement mutilé, lobotomisé. D'autres victimes suivent, toutes torturées, toutes laissées en vie mais « enfermées en elles-mêmes ». Toutes cadres au sein des géants du numérique.
C'est au coeur de Paris, dans ses tréfonds et au-delà, que Franck Somerset, commissaire à la Crim, va suivre la piste de ce qui ressemble à une vengeance frénétique, folle et pourtant méthodique, où s'affrontent deux univers : le nouveau monde des géants du Web persuadé de sa toute puissance, et l'ancien qui ne veut pas mourir.
Deux avis pour le prix d'un dans cette chronique ! L'avis pendant et l'avis après ! Plus sérieusement, je me suis rendu compte, quelques jours seulement après avoir terminé ce roman, que mon avis avait quelque peu évolué. Tout d'abord, sachez que j'ai dévoré les 470 pages de cette édition poche et qu'il m'a été très difficile de poser le roman au cours de mes trois journées de lecture. Toute la force de cette histoire tient, à mon sens, dans la mise en scène des différentes agressions. La première donne le ton : un homme est retrouvé dans les sous-sols de l'hôpital Sainte-Anne, il a été torturé, certaines parties de son corps ont été perforées, un de ses bras amputé et il a, en outre, été lobotomisé. Il est donc vivant, mais il est impossible d'attendre la moindre information de sa part. Enfin, un masque cloué sur son visage constitue la touche finale de cette macabre découverte. L'enquête débute alors pour le commissaire Franck Somerset qui, pour la première fois de sa carrière, est appelé non pour un crime mais pour une agression physique. Et ce n'est que la première ! Très vite, il va être confronté à d'autres agressions et à un modus operandi qui, s'il subit quelques légères variations, semble avoir toujours pour objectif de laisser les victimes prisonnières d'elles-mêmes.
Rien à dire sur ces différentes découvertes et le suspense qui leur est lié. Pas grand-chose à dire non plus sur Franck Somerset, à part peut-être qu'il semble un peu lisse, mais ça change, un flic qui n'est pas torturé par ses vieux démons. Il est aidé par Elga, une amie d'une des victimes, personnage qui n'est pas inintéressant, mais je me suis tout de même demandé si sa présence était bien crédible. Le monde des GAFAM - les géants du web - aurait pu être exploité davantage même si on sent les connaissances de l'auteur à ce sujet. Tout cela, voyez-vous, on n'y fait presque pas attention pendant la lecture parce qu'on est pris dans le feu de l'action. La fin, en revanche, n'est pas du tout à la hauteur. Je l'ai trouvée complètement ubuesque et, qui plus est, bizarrement servie sur un plateau au duo Franck/Elga… De fait, je suis très embêtée pour donner un avis définitif sur ce roman. Un thriller est-il bon quand la clé de l'intrigue n'entre pas bien dans la serrure ?... Comme c’est un premier roman, je vais tout de même saluer la performance !
Merci à Babelio et aux Éditions Pocket pour cette lecture !
L’œuvre en quelques mots…
« Franck sortit du laboratoire mobile. Il regarda autour de lui. Le chaos organisé d'une scène de crime restait toujours quelque chose d'inexplicable. Les véhicules, les barrières, les agents, les lumières, les bruits, tout semblait incontrôlable, anarchique, dénué de sens. Franck se sentait galvanisé par cette effervescence, il y puisait son énergie. Il monta dans sa berline noire et prit la direction du 3, quai des Orfèvres, toutes sirènes hurlantes. Les sons stridents déchirèrent la torpeur factice qui enveloppait le centre hospitalier. Dans leur chambre capitonnée, les fous écoutaient et, quelque part, une bête se terrait. » (p.80)