Silvia Ferrara, La fabuleuse histoire de l'invention de l'écriture

Publié le par calypso

 

Pourquoi l’homme s’est-il mis à écrire ? Comment et où cette révolution a-t-elle eu lieu ? Voilà les mystères sur lesquels Silvia Ferrara lève le voile.

Pour cela, elle nous fait voyager dans le temps et l’espace comme dans les méandres de l’esprit humain. Ici, elle dresse le fascinant inventaire des graphies non encore élucidées ; là, elle retrace les multiples apparitions de l’écriture dans l’histoire. Car tout laisse penser qu’elle a été découverte et s’est effacée, sans laisser de traces, à plusieurs reprises. Sa naissance en Mésopotamie au quatrième millénaire avant notre ère n’aurait été qu’une occurrence parmi tant d’autres.

Pris par un récit vertigineux, qui nous transporte du Mexique aux pourtours de la mer Égée, de la Chine aux Îles de Pâques, nous suivons pas à pas les progrès d’une recherche qui a considérablement progressé dans les dernières décennies. Enrichie d’illustrations, cette Fabuleuse Histoire… nous instruit autant qu’elle nous fait rêver.

 

C’est incontestablement un ouvrage de qualité et certains passages sont très intéressants mais je déplore un certain manque de pédagogie… Silvia Ferrara est passionnée, cela saute aux yeux et c’est très appréciable, elle a plongé dans la marmite quand elle était petite et elle est devenue professeure de philologie, c’est dire si elle connaît bien son sujet. Elle a un don de conteuse assez exceptionnel, ce qui m’a conduite à être happée par ses propos dès les premières pages. Par la suite, ma lecture a été beaucoup plus laborieuse et beaucoup plus morcelée car les informations données sont très nombreuses et demandent un effort de concentration important. L’ouvrage se divise en six parties - « Prémisses », « Ecritures indéchiffrées », « Ecritures inventées, « Expériences », « Découvertes », « La grande vision » - qui sont elles-mêmes divisées en sous-parties, et il faut encore compter des subdivisions supplémentaires. Cette arborescence manque à mon sens cruellement de clarté, d’autant que Silvia Ferrara a une petite tendance à la digression. C’est riche, dense, on prend plaisir à réentendre parler des hiéroglyphes, des racines indo-européennes et du disque de Phaistos, on est surpris par certaines anecdotes racontées ou certains parallèles dressés et, il faut le reconnaître, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Pourtant, je ne sais pas si c’est parce que j’étais fatiguée ou parce que j’ai voulu le lire trop vite (un mois de lecture tout de même…) mais j’ai peiné, vraiment peiné, alors même que le sujet me passionne… À redécouvrir, en prenant le temps de picorer davantage !

 

Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette lecture !

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Je suis en CM2. La maîtresse écrit au tableau des signes étranges que je n'ai jamais vus. C'est un beau jour du printemps 1986, j'ai dix ans et je sais à peine lire. Je suis en retard sur le rythme normal : apprendre à écrire a été pour moi une longue entreprise, à pas lents.

Mais, en ce moment, la maîtresse écrit et, sans le savoir, elle appose un sceau sur ma vie. Je me rappelle qu'elle était vêtue de blanc, comme les inscriptions à la craie sur le tableau noir. Alpha bêta gamma. Je cherchais à déchiffrer. Rares sont les instants, dans l'existence, où un geste s'empare de tout l'espace et le transporte avec lui dans le temps. Au fil des années, la mémoire réélabore, infléchit, aplatit bien souvent. Mais ces gribouillages m'ont marquée au fer rouge. » (p.7)

 

Publié dans Littérature italienne

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