Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier, Quand vient la vague

Publié le par calypso

 

Bouleversée, Nina quitte la maison familiale et jette ses clés dans une bouche d'égout... Quelques mois plus tard, Clément, son frère, se met à sa recherche. De Lacanau à Bordeaux puis Paris, il découvre la raison de sa fuite, ces "vagues" qui l'ont submergée, l'obligeant à tout quitter...

 

Voici un roman écrit à quatre mains par deux auteurs qui ont su séduire, depuis quelques années maintenant, un large public d’adolescents, j’ai nommé Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier. Le roman est construit sur une alternance de chapitres focalisés tour à tour sur le personnage de Nina pour les chapitres pairs et sur le personnage de Clément pour les chapitres impairs, chacun étant le narrateur des chapitres qui lui sont consacrés. A cette alternance de narrateurs correspond une alternance temporelle : le lecteur va reconstituer, aux côtés de Clément, un adolescent de seize ans passionné de surf, les événements qui ont conduit sa sœur Nina à quitter, dix mois plus tôt, le domicile familial. Partie, sans laisser de traces, le jour de ses dix-sept ans. Les recherches des enquêteurs n’ont rien donné. Le mystère de sa disparition hante les trois membres de la famille restants qui ont dû s’habituer, malgré eux, à cette absence. Mais à l’approche de l’anniversaire de Nina, Clément réalise lors d’une discussion avec un ami qu’il n’a rien tenté de son côté pour retrouver sa sœur. Il décide alors d’agir.

Quand vient la vague est un roman qui aborde assez intelligemment le thème de la structure familiale et qui puise dans les non-dits sa substance. Tout repose en effet sur un secret que le lecteur n’a, malheureusement, aucune difficulté à deviner. Ce n’est pas une mauvaise gestion du suspense, c’est simplement que le propos n’est pas tant de deviner pourquoi Nina a disparu que d’appréhender ce qu’ont été les jours et les heures qui l’ont conduite à cette disparition, ses émotions, ses interrogations, ses réflexions. Le problème, c’est que cette révélation progressive nous laisse un peu sur notre faim. Il m’a même semblé qu’il y avait deux histoires en une et qu’aucune, de fait, n’était creusée à fond. J’ai essayé de ne pas trop interroger le caractère réaliste des événements pour me concentrer sur les personnages, auxquels je n’ai en fin de compte pas véritablement réussi à m’attacher. Quant à la fin, je ne sais pas. Je ne sais pas quelle fin j’aurais voulue, quelle fin aurait été la meilleure, peut-être celle-ci après tout, mais elle ne m’a pas laissée sans voix et ne m’a pas permis de revoir mon jugement sur ce roman. En résumé, une lecture sans aucune difficulté, pertinente par certains aspects, moins convaincante par d’autres.

 

 

L’œuvre en quelques mots…

 

« Je souris, du moins j'en ai l'impression.

Les yeux fixés sur mes pieds, je me remets en marche.

Aujourd'hui, j'ai dix-sept ans, et je ne sais pas encore si ma vie s'arrête, ou bien si tout commence.

Peut-être les deux à la fois ? » (p.8)

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article